Le pétrole creuse ses pertes, inquiet de la production iranienne
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 38,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 97 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en avril perdait 95 cents à 36,23 dollars.
"Au cours des derniers jours, les prix du pétrole ont semblé lutter pour s'installer au dessus du niveau de 40 dollars le baril, en grande partie en raison de la réticence de l'Iran de se joindre aux autres producteurs pour plafonner leurs niveaux de production", expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Alors que le marché bruissait depuis plusieurs semaines de spéculations autour de la tenue fin mars d'une réunion entre producteurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et hors-OPEP afin de s'entendre sur une limitation de la production, le ministre russe de l'Énergie a laissé entendre lundi à Téhéran qu'une telle réunion n'aurait probablement lieu qu'en avril, tout en confirmant que l'Iran n'était pas prêt pour l'instant à une telle mesure.
"Après s'être davantage concentrés ces dernières semaines sur le déclin de la production américaine et la possibilité en découlant de voir la surabondance d'offre réduite, les investisseurs semblent désormais accorder de nouveau plus d'attention aux excédents actuels", notaient les analystes de Commerzbank, ajoutant que la première source de préoccupation du marché était l'Iran.
Téhéran, revenu sur le marché pétrolier mondial à la suite de la levée de sanctions sur son programme nucléaire, a en effet porté un coup au marché depuis le week-end à travers des propos de son ministre du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh, qui a demandé à ce qu'on laisse son pays "tranquille" tant qu'il n'atteindrait pas une production de 4 millions de barils par jour (bj), soit un million de plus qu'actuellement.
En février, premier mois complet où Téhéran ne subit plus de sanctions internationales, la production iranienne a augmenté de 220.000 bj, et les exportations iraniennes ont bondi de 300.000 barils par jour depuis le début de l'année, selon des données de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).
"Si tous les autres pays réduisent maintenant (leur production), tout ce qu'ils feront est donner des parts de marché à l'Iran. Dans la mesure où la raison pour laquelle les prix du pétrole ont si lourdement chuté est liée aux parts de marché, il semble qu'il n'y aura pas de réduction de production dans un proche avenir", relevait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
(c) AFP