Le pétrole tente de se stabiliser après s'être approché dangereusement des 30 dollars
Vers 12H00 GMT (13H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 31,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 13 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance lâchait à l'inverse 2 cents à 31,39 dollars.
Avec les attentes croissantes que le yuan pourrait baisser davantage, en raison de l'affaiblissement de l'économie chinoise, les spéculations augmentent (autour de l'idée que) les prix du pétrole pourraient bien s'enfoncer en-dessous des 30 dollars le baril dans les jours qui viennent, en particulier étant donné les annonces (lundi) par l'Union européenne que les sanctions iraniennes pourraient être levées assez rapidement, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Le pétrole échangé à Londres a en effet atteint mardi vers 06H30 GMT 30,43 dollars le baril, un minimum depuis le 6 avril 2004 tandis que le pétrole échangé à New York est tombé au même moment jusqu'à 30,41 dollars le baril, un plus bas depuis le 3 décembre 2003.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré lundi depuis Prague que la mise en oeuvre de l'accord historique sur le programme nucléaire iranien devrait avoir lieu bientôt, ce qui devrait déboucher notamment sur une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales pesant depuis 2012 sur Téhéran.
La levée des sanctions va déboucher sur le retour du pétrole iranien sur le marché mondial, ajoutant une pression supplémentaire sur le marché, alors même que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) refuse de maîtriser sa production pour guider les cours à la hausse.
Le retour de l'Iran est déjà intégré aux prix mais toute levée des sanctions pourrait entraîner une réaction instinctive pour commencer, en accentuant la pression sur les cours, relevait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les prix du pétrole, qui ont déjà baissé de plus de 60% depuis l'été 2014, souffrant d'une surabondance persistante d'offre, ont en outre dû faire face récemment à la résurgence des craintes entourant le ralentissement de l'économie chinoise ainsi qu'aux inquiétudes nées des tensions croissantes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, de mauvais augure pour toute entente sur le niveau de production au sein de l'Opep.
Pour Fawad Razaqzada, analyste chez Forex, avec des cours lorgnant vers les 30 dollars le baril, le pétrole est très certainement proche d'un plancher.
C'est devenu vraiment très cher et pour certains même peu rentable de produire du pétrole à ces niveaux de prix. La production devrait ainsi baisser fortement maintenant, conduisant à une importante reprise des prix vers la mi-2016, observait l'analyste.
Une prédiction partagée par les analystes de Commerzbank, selon lesquels étant donné le déclin actuel des prix et la baisse des puits en activité aux États-Unis, la chute de la production de pétrole de schiste devrait s'accélérer dans les mois à venir. Pour cette raison, nous nous attendons toujours à ce que les prix se reprennent dans le courant de l'année, soulignaient-ils.
(c) AFP