Le pétrole monte après un rapport mitigé sur les stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 109,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 15H20 GMT, le Brent est monté jusqu'à 110,09 dollars le baril, son niveau le plus élevé depuis deux semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 70 cents, à 102,40 dollars. Vers 14H50 GMT, le WTI a atteint 102,65 dollars, son plus haut niveau depuis trois semaines.
La faiblesse du dollar a contrebalancé une hausse des stocks de brut américains, expliquait Jasper Lawler, analyste de CMC Markets.
Un dollar plus faible rend l'achat du baril de brut, libellé dans la monnaie américaine, moins coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le Département américain à l'Énergie (DoE) a en effet annoncé mercredi que les stocks de brut aux États-Unis avaient augmenté de 900.000 barils la semaine dernière, surprenant les analystes qui tablaient sur une stabilisation de ces réserves. Alimentés par la forte hausse de la production aux États-Unis, ces stocks ont ainsi repris leur mouvement de progression quasi-continue depuis le début de l'année, après un bref recul de 1,8 million de barils la semaine précédente.
Ils se rapprochent de leur sommet de 399,4 millions de barils atteint fin avril, un record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931 sur la base de données mensuelles.
De leur côté, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 1,1 million de barils, alors que les analystes misaient sur une hausse de 600.000 barils. Et les stocks d'essence se sont repliés de 800.000 barils, contredisant également les experts qui prévoyaient une augmentation de 100.000 barils.
Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont poursuivi leur recul quasiment ininterrompu depuis le début de l'année, affichant une diminution de 600.000 barils, à 23,4 millions de barils.
L'augmentation de la capacité d'acheminement du brut vers les raffineries du golfe du Mexique depuis le début de l'année a permis une nette décrue des réserves de Cushing, qui s'accumulent depuis dans les entrepôts texans.
Par ailleurs, le WTI continuait d'être soutenu par des suggestions récentes d'une levée de l'embargo sur les exportations de brut depuis les États-Unis, signalaient les analystes d'IG.
Une loi adoptée aux États-Unis en 1975, dans le sillage du choc pétrolier de 1973, interdit l'exportation de pétrole brut américain, les produits raffinés échappant à cette interdiction.
Mais lors d'un passage à Séoul en début de semaine, le secrétaire américain à l'Énergie, Ernest Moniz, a indiqué que l'éventualité de l'exportation de brut américain était à l'étude.
Grâce à l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste par de nouvelles techniques d'extraction, les États-Unis connaissent actuellement un boom de leur production de pétrole. En avril, la production a atteint 8,3 millions de barils par jour, soit son plus haut niveau depuis mars 1988.