Le pétrole grimpe, porté par des tensions géopolitiques
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 109,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 70 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 16H45 GMT, le Brent a touché un plus haut depuis le début de l'année, à 110,03 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars gagnait 1,48 dollar, à 101,78 dollars, ce qui constituait son niveau le plus élevé depuis quatre mois. La poursuite du temps froid (aux États-Unis) soutient toujours les prix du pétrole, expliquait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Une nouvelle tempête aux États-Unis devrait maintenir la demande pour le chauffage à un niveau élevé et provoquer un déclin supplémentaire des stocks déjà sérieusement diminués de produits distillés pour le chauffage et de gaz naturel, abondaient les experts de Commerzbank.
L'hiver très rigoureux que connaissent les États-Unis alimente en effet une hausse de la demande de produits distillés, dont les stocks sont en chute de 10,2% sur un an selon les dernières données du département américain à l'Énergie (DoE). La multiplication de tensions dans des pays producteurs de brut était également responsable de la hausse des prix du pétrole, selon des analystes.
Ainsi, alors que la production pétrolière en Libye reste altérée par divers mouvements de protestation, des rebelles ont pris le contrôle de l'État du Haut-Nil dans le Soudan du Sud, qui contrôle la moitié des capacités de production pétrolière du pays, soulignait Addison Armstrong, chez Tradition Energy.
Le Soudan du Sud est le théâtre de combats entre l'armée loyale au président, Salva Kiir, et une rébellion regroupée derrière son ex-vice président, Riek Machar, depuis le 15 décembre.
Les troubles au Venezuela, détenteur avec l'Arabie Saoudite des plus grandes réserves pétrolières au monde, étaient également de nature à inquiéter les investisseurs.
Partisans et opposants du président vénézuélien, Nicolas Maduro, sont appelés à manifester mardi à Caracas, six jours après de violentes échauffourées qui avaient fait trois morts et plus de 60 blessés dans la capitale.
Enfin, la faiblesse de la monnaie américaine soutenait également les cours du brut, en rendant le baril libellé en dollars moins coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises.