Le brut reprend un peu de vigueur après deux séances de baisse
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole coté à New York ont repris un peu de vigueur mercredi après deux séances de baisse, le marché faisant une pause face à la crise syrienne et à un rapport mitigé sur les stocks de brut américains.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, a grignoté 17 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour clôturer à 107,56 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 111,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 25 cents par rapport à la clôture de mardi.
Le prix du brut "avait nettement reculé depuis le début de la semaine alors que s'éloignait l'éventualité d'une attaque imminente contre la Syrie", a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy. Le marché "continue de garder un oeil attentif sur la situation mais s'est un peu repris après cette baisse".
Mercredi, la Russie a transmis aux Etats-Unis des propositions pour placer sous contrôle international l'arsenal chimique de la Syrie, une initiative qui relance les espoirs d'une solution diplomatique.
Tout en rappelant que l'option militaire restait sur la table, le président Barack Obama a annoncé mardi soir qu'il ne demanderait pas au Congrès de voter immédiatement sur un éventuel recours à la force contre le régime de Damas.
Cela a suffi à rassurer, au moins temporairement, les investisseurs, qui craignaient qu'une éventuelle attaque contre le régime de Bachar al-Assad ne déstabilise l'ensemble de la région.
Les acteurs du marché ont parallèlement accueilli avec réserve la publication du rapport hebdomadaire du département de l'Energie (DoE) américain sur les réserves de produits pétroliers du pays, premier consommateur mondial de brut.
Les stocks de brut ont en effet baissé la semaine dernière, de 200'000 barils, mais bien moins que prévu par les analystes. Plus significatif encore de la consommation énergétique du pays, les réserves d'essence ont enregistré une hausse surprise de 1,7 million de barils, alors que les experts tablaient sur une diminution de 900'000 barils.
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont pour leur part augmenté de 2,6 millions de barils, soit bien plus que la hausse de 400'000 barils prévue par les analystes.
Ces chiffres étaient toutefois compensés, selon M. McGillian, par l'annonce d'une nouvelle baisse des stocks à Cushing, en Oklahoma, où le pétrole qui sert de référence au WTI s'était accumulé en début d'année.
"C'est la dixième semaine consécutive que ces réserves s'affichent en baisse", a remarqué l'analyste.
Le marché a aussi gardé, selon l'analyste indépendant Andy Lipow, un oeil très attentif sur la situation en Libye, où la production de brut est fortement perturbée par un conflit entre le gouvernement et les gardes des installations pétrolières depuis juillet. Elle y a chuté à moins de 100.000 barils par jour alors qu'elle s'établit, hors période de conflit, autour de 1,5 à 1,6 million de barils par jour.
"Cela fait plusieurs semaines qu'on entend des informations sur un prochain retour à la normale mais le fait est que les principaux terminaux pétroliers libyens étaient hier encore fermés", a noté le spécialiste.
afp/rp
(AWP / 12.09.2013 06h21)