Le brut ouvre en baisse à New York, digérant les résultats en Grèce
Vers 13H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a reculé de 1,83 dollar par rapport à jeudi, à 82,20 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours du baril avaient gagné un peu de terrain dans les échanges asiatiques, les investisseurs exprimant un certain soulagement après l'annonce des résultats de l'élection législative grecque qui semblait écarter le spectre d'une faillite imminente du pays et de sa sortie de la zone euro.
En battant une gauche radicale opposée au programme d'austérité, la droite conservatrice grecque semble en effet en mesure de constituer un gouvernement de coalition pro-euro avec les socialistes du Pasok, ce qui lui permettrait de poursuivre les réformes nécessaires au maintien de l'aide internationale.
La tendance s'est ensuite rapidement inversée, et les prix de l'or noir ont finalement battu en retraite.
"On avait intégré beaucoup d'optimisme dans les cours" à propos de mesures d'assouplissement monétaire de la part de la Banque centrale européenne (BCE) attendues dimanche soir, mais "on n'a entendu parler d'aucune sorte de plan d'aide", a constaté John Kilduff.
Les prix du pétrole avaient en effet été portés vendredi par le pari fait par les investisseurs que les grandes banques centrales allaient mener une action concertée pour injecter des liquidités dans les marchés financiers.
Mais avec la victoire de la droite, ces perspectives semblent caduques. Aux Etats-Unis, l'hypothèse la plus probable avait été une extension de "l'Opération Twist", qui aurait été annoncée mercredi par la Réserve fédérale.
Cette mesure, lancée en septembre dernier, arrive à échéance. Elle consiste à convertir une partie des obligations d'Etat américaines à court terme en titres du Trésor à plus long terme.
Une telle mesure "aurait soutenu" la consommation et donc la demande en or noir, et si elle devait ne pas être déclenchée, "la fenêtre d'une action" de la Fed pour augmenter les liquidités "se referme avec les élections (présidentielles) qui se rapprochent" aux Etats-Unis, a dit M. Kilduff.
"L'optimisme entourant les élections en Grèce est déjà retombé et les prix ont déjà abandonné tous leurs gains antérieurs", a constaté Barclays Capital, pointant "les inquiétudes qui restent élevées pour l'Espagne et l'Italie".
Ainsi, les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne ont dépassé les 7% lundi, au plus haut depuis la création de la zone euro. Dans ce contexte, les opérateurs surveillaient l'ouverture lundi d'une réunion des chefs d'Etat des pays du G20 au Mexique. Sans grandes attentes: "on devrait tester les 78 dollars le baril rapidement", a avancé M. Kilduff.
rp
(AWP / 18.06.2012 15h50)