Le brut se replie malgré le vote grec, dans un marché toujours prudent
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 97,51 dollars, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet abandonnait 24 cents à 83,79 dollars.
Les cours du baril avaient gagné un peu de terrain dans les échanges asiatiques, les investisseurs exprimant un certain soulagement après l'annonce des résultats de l'élection législative grecque qui semblait écarter le spectre d'une faillite imminente du pays et de sa sortie de la zone euro.
En battant une gauche radicale opposée au programme d'austérité, la droite conservatrice grecque semble en effet en mesure de constituer un gouvernement de coalition pro-euro avec les socialistes du Pasok, ce qui lui permettrait de poursuivre les réformes nécessaires au maintien de l'aide internationale.
"Mais ceux qui s'attendaient à voir une forte hausse des prix des matières premières ce lundi après le vote grec auront été déçus (...) il n'y a certainement aucun signe d'euphorie" sur le marché, observaient les analystes de Commerzbank.
De fait, la tendance s'est rapidement inversée, et les prix de l'or noir ont finalement battu en retraite, effaçant la totalité de leurs gains, dans un marché toujours inquiet de la santé fragile des finances des pays de la zone euro et de la situation du secteur bancaire espagnol.
"La crise des dettes souveraines (dans la zone euro) va continuer d'inquiéter les investisseurs pendant encore longtemps, ce qui pourrait empêcher tout rebond significatif des prix", avertissaient les experts de Commerzbank.
Par ailleurs, les investisseurs restaient sur leurs gardes à quelques heures du début d'une réunion des chefs d'Etat des pays du G20 au Mexique.
"Le marché sera également attentif aux négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne, ndlr)" qui ont repris lundi à Moscou, indiquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ces pourparlers sur le programme nucléaire controversé de Téhéran interviennent avant l'entrée en vigueur totale le 1er juillet d'un embargo sur le brut iranien décidé en janvier par l'Union européenne (UE), et du renforcement des sanctions financières des Etats-Unis.
"S'il est peu probable que l'UE lève tout à coup son embargo, (...) les différentes parties se parlent", ainsi "une escalade des tensions comme celle à laquelle on a assisté l'hiver dernier est improbable", soulignait M. Kryuchenkov.
Mais comme la prime de risque, qui avait grossi de 15 à 20 dollars les prix du baril entre janvier et avril en prévision de l'impact des sanctions internationales contre l'Iran, "s'est désormais entièrement dissipée, les cours pourraient réagir en grimpant plus fortement si les négociations (de Moscou) échouent qu'ils ne baisseraient en cas de succès", estimaient de leur côté les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 18.06.2012 12h45)