Le brut finit en baisse à New York, à son plus bas depuis le 21 octobre
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont fini en forte baisse mercredi à New York, à leur plus bas depuis le 21 octobre 2011, pliant sous le poids des inquiétudes pour le système bancaire espagnol et d'un dollar toujours plus cher.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a cédé 2,94 dollar par rapport à la clôture de mardi, à 87,82 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 103,47 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,21 dollars par rapport à la clôture de mardi.
"Il y a un énorme manque de confiance envers la finance mondiale, l'Espagne force à un retour à la réalité violent", a déclaré Matt Smith, analyste de Summit Energy (groupe Schneider Electric).
"On assiste à une accumulation avec la situation politique en Grèce et maintenant l'Espagne où (le marché) n'a plus confiance dans les finances gouvernementales", a-t-il résumé.
L'abaissement de B à BB- de la note souveraine de Madrid par la petite agence de notation américaine Egan Jones mardi a plombé de fait une tentative de rebond.
Alors que l'Espagne fait actuellement face à une récession qui devrait perdurer au deuxième trimestre, les préoccupations des investisseurs se concentrent sur le secteur bancaire du pays, affaibli par ses actifs immobiliers à risques.
Ces craintes étaient renforcées mercredi par des spéculations, démenties par l'Espagne, selon lesquelles le gouvernement a présenté à la Banque centrale européenne (BCE) son schéma de recapitalisation pour Bankia, troisième banque du pays par les actifs.
Des informations de presse avaient fait, avant ce démenti, état d'un rejet de ce plan par la BCE, de quoi alimenter encore un peu plus la nervosité du marché.
Dans ce contexte, l'euro a dégringolé sous 1,24 dollar, un niveau plus vu depuis juillet 2010, et "fait grimper en flèche" la monnaie américaine, a ajouté Rich Ilczyszyn, analyste chez iiTrader.com.
Un renchérissement du dollar, valeur refuge, pénalise les achats d'or noir pour les investisseurs munis de devises étrangères.
Par ailleurs, les médias officiels chinois ont indiqué mercredi qu'aucun nouveau plan de relance de grande envergure n'était prévu par Pékin pour soutenir la croissance du pays, deuxième consommateur de brut de la planète.
"Cette annonce a douché les espoirs de mesures de relance capable de contrer le ralentissement en Chine, qui, avec l'aggravation de la crise européenne, risque de peser sur la demande mondiale de brut", a relevé Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets.
Enfin, alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, a dopé sa production d'or noir ces derniers mois, "la surabondance de l'offre de pétrole actuellement sur le marché tend également à accentuer la pression à la baisse sur les cours", ont indiqué les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 31.05.2012 06h21)