Léger recul dans un marché prudent avant un sommet de l'UE
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 51 cents à 99,05 dollars.
"Toute l'attention des opérateurs est tournée ce lundi vers le nouveau sommet de l'Union européenne, qui doit notamment mettre sur les rails le futur mécanisme de secours financier permanent (MES)" pour les pays en difficulté de la zone euro, indiquait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis à partir de 14H00 GMT à Bruxelles doivent par ailleurs adopter un nouveau traité visant à durcir leur discipline budgétaire commune et prévoyant l'instauration généralisée d'une "règle d'or" sur le retour à l'équilibre.
Mais la question de la Grèce continue d'entretenir l'inquiétude des marchés, alors qu'Athènes n'a toujours pas trouvé un accord avec ses créanciers privés sur une réduction de la dette du pays -- un accord crucial pour lui éviter un défaut de paiement --, rappelait Tamas Varga.
En outre, le renchérissement du dollar face à un euro sous pression rendait moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui contribuait également à tirer les prix du baril vers le bas.
Par ailleurs, les acteurs des marchés pétroliers gardaient un oeil sur l'Iran, deuxième pays producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), après l'embargo graduel décidé par l'UE sur le brut iranien.
Le Parlement iranien a finalement reporté un débat, initialement prévu dimanche, sur une éventuelle interdiction immédiate de la vente de pétrole à l'Europe, mais une proposition de loi sur le sujet pourrait être néanmoins élaborée dans les prochains jours avant.
"Ce report réduit le danger d'une restriction immédiate de l'offre de brut (pour les pays européens), et accorde un répit aux prix du baril. Etant donné la dépendance de l'Iran aux revenus du pétrole, il est peu probable que le pays adopte une telle mesure" commentaient les analystes de Commerzbank.
L'embargo décidé par l'UE doit être mis en place progressivement d'ici à juillet pour laisser le temps aux Etats de trouver des sources d'approvisionnements alternatives.
"Si Téhéran suspendait ses exportations de brut vers les Etats européens avant qu'ils n'aient le temps de s'adapter, ce serait un coup dur pour l'Italie, l'Espagne et la Grèce, qui sont les plus gros importateurs européens de brut iranien et en même temps ceux dont l'économie est vacillante", avertissaient toutefois les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Sur le front de l'offre, les opérateurs surveillaient également la situation au Sud-Soudan, qui a affirmé dimanche avoir presque entièrement suspendu sa production de pétrole (environ 350.000 barils par jour) en raison d'un différend avec le Soudan, qu'il soupçonne de prélever une partie de ce pétrole lors du transit sur son territoire.
jq
(AWP / 30.01.2012 12h31)