Le brut trébuche lourdement après l'annonce des quotas de l'Opep
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 105,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,79 dollars par rapport à la clôture de mardi, après être tombé à 105,54 dollars, son niveau le plus bas depuis le 7 octobre.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 4,49 dollars, à 95,65 dollars.
L'Opep a fixé mercredi un plafond de 30 millions de barils par jour (mbj) pour l'offre totale de ses douze membres, ce qui correspond à leur niveau de production actuelle, sans décider de changement des quotas individuels.
Ce plafond de 30 mbj inclut désormais l'offre de brut de l'Irak, qui jusqu'alors était exempté des quotas de production du cartel -- fixés à 24,84 mbj depuis trois ans pour les onze autres pays membres, a précisé lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri.
Toute indication sur une augmentation, ou un risque d'augmentation, de la production pèse sur les cours, d'autant plus que "les dernières prévisions de demande de brut établies par l'Opep et par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) semblent toujours trop élevées, et que les prix du pétrole pourraient encore nettement baisser", commentait Julian Jessop, analyste chez Capital Economics.
Les investisseurs digéraient par ailleurs le recul conforme aux attentes des réserves de brut aux Etats-Unis, qui ont diminué de 1,9 million de barils lors de la semaine achevée le 9 décembre selon des chiffres diffusés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).
Les stocks d'essence ont augmenté plus de deux fois plus que prévu, de 3,8 millions de barils, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillées alors que débute l'hiver, ont augmenté un peu moins que prévu, de 500'000 barils.
Les cours du brut effaçaient ainsi leurs forts gains de la veille. Alors qu'ils évoluaient auparavant sans grande direction dans un marché terne, les prix du baril étaient montés en flèche mardi en fin d'échanges européens, propulsés par un flot de rumeurs, notaient des analystes.
Parmi ces rumeurs non-confirmées, voire démenties par la suite, certains opérateurs parlaient d'une fermeture du détroit d'Ormuz pour des exercices militaires par l'Iran, qui contrôle ce passage stratégique pour les navires transportant du pétrole.
Ces rumeurs ont même permis aux investisseurs de faire fi d'un renchérissement du dollar, évoluant à des plus hauts depuis janvier face à l'euro, un mouvement traditionnellement de nature à peser sur les prix du baril de brut, libellé en dollar, car il rend ainsi ces achats moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 14.12.2011 18h31)