Le brut recule, plombé par les stocks US et les doutes en zone euro
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 109,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,51 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 1,70 dollar à 91,47 dollars, reprenant son souffle après avoir engrangé près de 6 dollars sur les deux premières séances de la semaine.
Après l'ouverture dans le vert du marché new-yorkais, "les prix du pétrole ont été rapidement entraînés vers le bas par l'accès de morosité des places boursières", relevait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Selon lui, "les attentes d'un accord concret d'envergure pour la zone euro se sont sérieusement tempérées".
Après un sommet de tous les pays de l'Union européenne (UE) prévu à 16H00 GMT, les dirigeants de la zone euro se retrouveront mercredi soir à Bruxelles pour boucler un plan permettant d'enrayer la crise de la dette et de sauver la monnaie commune.
Mais "la perspective de mesures concrètes fait encore cruellement défaut", et le risque d'une forte déception des marchés dès l'issue du sommet n'est pas à exclure, commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Les divergences franco-allemandes continuaient ainsi d'alarmer les opérateurs: "il n'y a pas d'accord sur deux points cruciaux, le niveau du sacrifice imposé aux créanciers privés de la Grèce et la façon de renforcer la force de frappe du FESF", le fonds de secours européen, soulignait M. Hufton.
Ainsi, "il n'est pas étonnant de voir que l'optimisme qui régnait lundi sur les marchés s'est évaporé" ajoutait-il.
Les cours ont ensuite brutalement accéléré leur chute dans l'après-midi après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), "qui a fait état d'une hausse bien plus forte qu'attendu des stocks pétroliers américains, une surprise" de mauvais augure, notait M. Hewson.
Les stocks de brut ont ainsi augmenté de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 octobre, soit près de 12 fois plus que ce qu'escomptaient les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Du côté des produits raffinés, les stocks d'essence ont quant à eux reculé de 1,4 million de barils, un peu moins qu'attendu, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont chuté de 4,3 millions de barils, plus du double du recul anticipé par les analystes.
Cependant, "si la demande apparente de produits distillés (notamment pour le fioul de chauffage) a augmenté ces dernières semaines, cela pourrait simplement refléter un phénomène de restockage" par les foyers et les entreprises "avant le début de la saison hivernale", tempérait Christophe Barret, analyste du Crédit Agricole CIB.
Le WTI coté à New York avait été soutenu récemment par les larges chutes de stocks de brut aux Etats-Unis des dernières semaines, réduisant l'écart avec le Brent londonien, autre prix de référence. Cet écart, qui s'était creusé jusqu'à près de 27 dollars début septembre, s'est réduit depuis lundi à moins de 20 dollars.
fah
(AWP / 26.10.2011 18h40)