Recul, les inquiétudes sur les dettes souveraines persistent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 118,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 68 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,64 dollar à 96,41 dollars.
"L'accumulation de facteurs alimente un sentiment d'incertitude sur le marché", commentait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ainsi, l'agence de notation financière Moody's a mis mercredi sous surveillance la note de la dette des Etats-Unis, confrontés à l'enlisement des discussions parlementaires sur le relèvement du plafond d'endettement du pays, contribuant à maintenir la pression sur le dollar.
"La dépréciation du dollar a brièvement tiré vers le haut jeudi le prix du baril", l'achat de brut libellé dans la monnaie américaine devenant plus attractif pour les investisseurs munis d'autres devises, "mais les inquiétudes persistantes sur la stabilité financière de la zone euro ont ensuite pesé lourdement" sur les prix", notait Mme Sokou.
L'agence Fitch a abaissé mercredi la note de la Grèce à "CCC", estimant que le pays présente un vrai risque de non-remboursement, tandis que les divergences des dirigeants européens sur la gestion de la crise s'accentuaient jeudi, avec le report probable d'une réunion extraordinaire un temps envisagée vendredi.
Les spéculations sur l'issue des tests de résistance bancaires européens, dont les résultats doivent être publiés vendredi, contribuaient par ailleurs à exacerber la fébrilité des opérateurs.
Dans ce contexte, deux indicateurs positifs aux Etats-Unis - baisse des inscriptions au chômage lors de la première semaine de juillet et recul des prix à la production en juin - ont été largement relégués au second plan.
"Des indicateurs économiques américains décevants, publiés ces dernières semaines, et l'aggravation de la crise des dettes souveraines en Europe ont conduit les investisseurs à vendre des actifs considérés comme risqués" comme le pétrole, soulignait Damien Cox, analyste de EnergyQuote JHA.
"Les Etats-Unis sont dans une situation difficile, avec une reprise économique chaotique qui pourrait nécessiter de mesures de soutien supplémentaires", comme l'avait laissé entendre mercredi le président la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, ajoutait M. Cox.
Ses déclarations avaient profité mercredi au marché pétrolier, car les injections de liquidités de la Fed alimentent un affaiblissement du billet vert propre à soutenir les achats de matières premières libellés en dollars.
Mais ces propos, que M. Bernanke a tempérés jeudi en affirmant qu'un tel plan de soutien n'était pas imminent, mettaient aussi en lumière la faiblesse de la reprise américaine, alors que le ralentissement de la consommation énergétique du pays continue de préoccuper les opérateurs.
Ainsi, le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état mercredi "d'une forte chute hebdomadaire de la demande d'essence", ainsi qu'une forte hausse des stocks de produits distillés, rappelaient les experts de Commerzbank.
ds
(AWP / 14.07.2011 18h38)