Le brut chute sur prises de bénéfices et inquiétudes persistantes
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 111,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,40 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, lâchait quant à lui 1,96 dollar à 93,44 dollars.
Les cours du baril souffraient de prises de bénéfices de la part des investisseurs, après avoir bondi mercredi de plus de 3 dollars à Londres et de 1,24 dollar à New York.
La nervosité reprenait le dessus sur le marché après les déclarations du directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke sur l'état de l'économie américaine, mais aussi "une chute d'un indicateur manufacturier chinois", a expliqué Filip Petersson, de la banque suédoise SEB.
Selon un indice PMI de la banque HSBC, l'expansion de l'activité manufacturière en Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est tombée en juin à son plus faible niveau en 11 mois, enregistrant une quasi-stagnation.
De son côté, la Fed a révisé en baisse mercredi ses prévisions de croissance aux Etats-Unis, confirmant le ralentissement dont témoigne depuis plusieurs semaines une série d'indicateurs décevants, mais l'institution n'a pas prolongé pour autant son programme de rachats d'actifs destiné à soutenir l'économie.
Ben Bernanke a par ailleurs averti qu'une incapacité à résoudre la crise grecque "constituerait une menace pour les systèmes financiers européens, le système financier mondial, et pour l'unité politique de l'Europe".
Les dirigeants européens, réunis en sommet jeudi soir à Bruxelles, devraient tenter de rassurer les marchés, alors que les inquiétudes persistantes face à la crise budgétaire de la Grèce continuaient de peser jeudi sur l'euro face au dollar.
L'appréciation du billet vert contribuait à rendre moins attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine.
"Le tableau relativement inquiétant sur l'économie américaine dressé hier (par la Fed), les difficiles négociations sur la Grèce au niveau européen, et le risque de nouveaux indicateurs décevants forment une combinaison qui n'est pas de nature à tirer les prix vers le haut", commentait M. Petersson.
Les cours du pétrole avaient été dopés mercredi par une nette diminution des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis.
Les stocks de brut ont reculé de 1,7 million de barils la semaine dernière, soit deux fois plus qu'anticipé par les analystes, après avoir chuté de plus de huit millions de barils sur les deux semaines précédentes. Les réserves d'essence ont également diminué (-500.000 barils), alors qu'une augmentation était attendue et que les raffineries ont accéléré leurs cadences.