Le pétrole repousse ses sommets avec le durcissement des sanctions contre l'Iran
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en juin valait 74,43 dollars à Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de lundi.
A New York, le baril américain de WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie. pour livraison en juin également, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 47 cents à 66,02 dollars.
Le président Donald Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d'importer du brut iranien, pour "porter à zéro les exportations" et "priver le régime de sa principale source de revenus", a annoncé la Maison Blanche.
"Cette décision est bien plus soudaine que nous ne l'attendions, et le reste du marché a aussi été pris par surprise, ce qui explique la hausse des prix", ont commenté les analystes de Goldman Sachs.
En mars, l'Iran exportait encore 1,7 million de barils par jour, selon l'agence spécialisée S&P Global Platts, dont près de 628.000 vers la Chine.
Celle-ci a d'ailleurs fait part mardi "de sa ferme opposition à la mise en oeuvre de sanctions unilatérales par les États-Unis", a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang.
Sans préciser si Pékin suspendrait ou non ses importations de brut iranien, M. Geng a ajouté que la Chine continuerait à "sauvegarder les droits légitimes des entreprises chinoises".
Le marché commence en effet à souffrir d'un déficit de l'offre, même si l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, est prête à "stabiliser" le marché, selon le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Falih.
En 2018, l'Arabie saoudite avait obtenu que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, dont la Russie, assouplissent leur accord de limitation de la production en amont des sanctions américaines contre l'Iran.
Les exemptions accordées à la dernière minute par Washington avaient conduit à un plongeon des prix au quatrième trimestre.
"L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et d'autres pays de l'OPEP vont probablement combler le déficit créé par la baisse des exportations iraniennes, mais ils le feront avec moins d'entrain que l'année dernière", ont estimé les analystes de Barclays, qui jugent également que "cela augmente le risque d'un conflit au Moyen-Orient", avec un possible blocage du détroit d'Ormuz, crucial au négoce d'or noir, par l'Iran.
(c) AwP