Le pétrole, en proie à une forte volatilité, hésite sur la marche à suivre
Vers 11H05 GMT (12H05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 34,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 4 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars gagnait 8 cents à 31,80 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui étaient parvenus la semaine dernière à nettement rebondir après avoir signé de nouveaux plus bas depuis 2003, ont évolué en dents de scie cette semaine.
S'ils sont d'abord repartis à la baisse en début de semaine, alors que la perspective d'une réunion extraordinaire entre pays producteurs semblait s'éloigner, les prix sont ensuite parvenus à se reprendre à la faveur notamment de l'affaiblissement du dollar, et tentaient depuis de se stabiliser.
"La volatilité a été élevée depuis le début de l'année mais elle s'est accentuée cette semaine à la faveur de la baisse du dollar et de pourparlers éventuels entre les pays exportateurs de pétrole. (Jeudi) encore, l'Iran a semblé disposé à participer à de telles discussions", relevait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Les cours du brut ont en effet bénéficié depuis mercredi de la dépréciation du dollar - qui a atteint jeudi un nouveau plus bas depuis fin octobre -, ce qui a relégué au second plan la forte hausse hebdomadaire des stocks américains de brut rapportée par le département américain de l'Énergie (DoE)."La faiblesse du dollar a retiré une partie de la pression à la baisse s'exerçant sur les prix", notait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, puisque les achats d'or noir, libellés en billets verts, sont rendus moins onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.
Le billet vert souffrait en effet d'un regain d'inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine après des indicateurs décevants, et dans ce contexte, le marché restait suspendu ce vendredi à la publication du rapport mensuel officiel sur l'emploi américain, un indicateur majeur pour jauger la santé de la première économie mondiale.
Mais si l'on ne tient pas compte de ses gains récents, le pétrole "est fondamentalement orienté à la baisse et les attentes décroissantes d'une réunion d'urgence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont entravé toute reprise des prix", ajoutait l'analyste.
Ainsi, selon M. Dembik, même si les investisseurs doutent de la possibilité d'une telle réunion, "le fait qu'elle soit régulièrement évoquée par différents acteurs, puis souvent aussitôt démentie, entretient la volatilité".
De leur côté, les analystes de Commerzbank estimaient que plus l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe hésitaient à prendre part à ces discussions, plus les espoirs de réductions de production étaient susceptibles de disparaître et les prix d'être à nouveau sous pression.
"Une reprise durable des prix ne devrait être déclenchée qu'une fois que la production américaine baissera. Un nouveau déclin du nombre de puits en activité aux États-Unis, comme cela est susceptible d'être rapporté (par le groupe privé Baker Hughes) après la clôture des marchés ce vendredi, devrait révéler que cela n'est qu'une question de temps", poursuivaient-ils.
(c) AFP