Pétrole: le brut monte mais l'excès d'offre continue de peser
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 50,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 88 cents à 46,05 dollars.
"Les cours du Brent sont timidement dans le vert ce mardi et tentent de regagner du terrain, mais restent autour des 50 dollars le baril", notaient les analystes de Spreadex.
Les cours du Brent, la référence européenne du brut, avaient plongé lundi, passant sous la barre des 50 dollars le baril et atteignant leur plus bas niveau depuis le 30 janvier, à 49,36 dollars le baril. Le Brent s'est ainsi rapproché un peu plus de son minimum en six ans atteint à la mi-janvier, lorsque le brut s'échangeait à 45,19 dollars le baril.
Le WTI était quant à lui tombé lundi à son plus bas niveau depuis le 23 mars, à 45,08 dollars le baril.
"Les investisseurs sur le marché du pétrole continuent de battre en retraite, ce qui augmente la pression vendeuse", notaient les analystes de Commerzbank.
La surabondance d'offre plombe en effet le moral des opérateurs de marché, alors que les signes d'une baisse de la production mondiale d'or noir se font rares pour le moment.
"Les perspectives du marché du pétrole restent moroses alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit à des niveaux records et que la baisse de la production américaine reste limitée", soulignaient les analystes d'Energy Aspects.
Même si, selon les analystes, les niveaux mondiaux de production finiront par réagir et à baisser face à la dégringolade des cours, "il tend à y avoir un décalage" entre la baisse des cours et la réaction des producteurs, estimaient-ils.
La baisse importante du nombre de puits de forage en dehors des États-Unis reflète la diminution des investissements pétroliers, ce qui combiné avec les annulations de projets devrait impacter l'offre, s'accordaient à dire les analystes de Citi.
Les dépenses d'investissements des "majors" comme Total, BP ou Shell, devraient cette année être 20% inférieures à leur niveau de 2014 et "nous prévoyons une baisse encore plus importante en 2016, alors que les prix des sous-traitants diminuent et que les compagnies pétrolières devraient réduire encore plus leurs coûts", estimait Fitch dans une note publiée mardi.
"Le problème pour le marché est que ces indicateurs à moyen-terme sont écrasés par la robustesse de la production: les chargements en mer du Nord sont en hausse de 162.000 barils par jour, la production russe reste forte et celle de l'Opep a atteint un nouveau plus haut en juillet grâce à l'offre irakienne et saoudienne", expliquaient les analyste de Citi.
(c) AFP