Opep: Les prix du pétrole doivent revenir à un niveau raisonnable
Alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'apprête à se réunir pour décider de son objectif de production pour les six prochains mois, plusieurs membres du cartel ont demandé un prix du pétrole raisonnable, entre 75 et 80 dollars le baril.
Interrogé sur un niveau acceptable de prix pour l'Opep, le ministre koweïtien du pétrole, Ali Saleh Al-Omair a mentionné à l'AFP qu'il ne pouvait pas faire de commentaires sur le cartel, mais qu'un baril à 77 dollars était le prix pour le Koweït.
Plus tôt cette semaine, le ministre du Pétrole angolais, José Maria Vasconcelos de Botelho a mentionné qu'il serait satisfait avec un baril à 80 dollars.
Le pays dont le pétrole représente 98% des revenus a en effet beaucoup souffert de la chute des cours.
Les ministres du Pétrole irakien et Vénézuélien ont également fait part de leur idée d'un prix équitable, qu'ils ont estimé entre 75 et 80 dollars.
L'Opep a besoin d'un prix équitable, un prix qui ne serait pas nocif pour la croissance économique et qui permettrait aux investissements de continuer, a pour sa part noté Bijan Namdar Zangeneh, le ministre du Pétrole iranien.
Poches d'optimisme
Le baril de Brent, la référence internationale du brut, s'échange présentement juste en dessous des 64 dollars le baril, soit près de 45% de moins qu'à son pic de la mi-juin 2014, lorsque les cours avaient atteint 115 dollars.
Mais un baril à 64 dollars représente une amélioration notable pour les producteurs d'or noir. En janvier les baril de Brent avait en effet atteint son plus bas niveau en près de 6 ans.
Le marché s'améliore, ont noté les ministres irakien et koweïtien. Ali al-Naïmi, le ministre saoudien du Pétrole voit le marché se stabiliser, la demande augmenter et l'offre ralentir.
Il y a six mois l'Opep avait décidé de conserver son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj) pour modérer la croissance de la production hors-Opep, et l'offre d'or noir non-conventionnel, comme le pétrole de schiste ou le pétrole issu des sables bitumineux.
La fermeture massive du nombre de forages de pétrole de schiste aux États-Unis a été considérée par le bloc de la péninsule arabique comme la preuve du succès de sa stratégie, a expliqué Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Ainsi, l'Opep ne devrait pas changer d'un iota sa tactique. Les options dont dispose le cartel sont soit le maintien soit l'augmentation du plafond de production, a affirmé M. Omair, dans des déclarations à l'agence officielle Kuna.
Mais la surabondance d'offre va continuer de peser sur les cours, alors que la Russie, le premier producteur mondial de pétrole, vise à maintenir sa production, que l'Opep dépasse aujourd'hui son plafond, avec une production de 31,21 barils par jour en avril, et que les réserves de brut aux États-Unis atteignent des niveaux records.
Demande encourageante
Ainsi tout renchérissement des cours du pétrole devra passer par une augmentation notable de la demande.
L'Opep table sur une augmentation de la demande de pétrole de 60%, d'ici à 2040.
A plus court terme, nous voyons la demande mondiale augmenter et en meilleure santé, il semble que nous revenons à une croissance de la demande autour de 1 mbj, a noté Ryan Lance, PDG de la compagnie pétrolière américaine ConocoPhillips.
L'Agence internationale de l'Énergie, projette une augmentation de la croissance de la demande de 1,1 mbj en 2015, à 93,6 mbj, contre une croissance de 700.000 barils par jour en 2014.
La demande de brut est en effet stimulée par l'affaiblissement des cours, mais pour les pays consommateurs, un prix équitable du baril du pétrole est un prix bas. Le ministre du Pétrole de l'Inde, le quatrième plus gros consommateur de pétrole au monde, l'a estimé à 65 dollars le baril.
(c) AFP