Le pétrole fait une pause à l'ouverture à New York
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin cédait 47 cents à 59,16 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Il est temps que le marché reprenne son souffle et cède quelques dollars, a déclaré Michael Smith, chez T&K Futures and Options.
Durant la semaine le marché a progressé à l'annonce mercredi d'une progression moins importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis, et surtout d'un recul de 500.000 barils de ceux se trouvant au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), le premier en 21 semaines.
Même s'il est un peu fatigué, le marché tire de l'énergie de la faiblesse du dollar, et de l'optimisme sur un prochain rééquilibrage du marché, a expliqué pour sa part Tim Evans, chez Citi.
De fait le dollar s'affaiblissait encore vendredi matin, favorisant les acheteurs de matières premières munis d'autres devises car les échanges sont libellés en billets verts.
D'une façon générale, même si une pause semble inévitable à M. Smith, il a estimé que le contexte est à la hausse.Nous avons atteint un plancher il y a quelques semaines, a-t-il assuré, et le côté demande de l'équation de marché devrait soutenir les cours, en particulier à l'approche de la saison des déplacements en voiture qui accompagnent le printemps.
Du côté de l'offre, Phil Flynn, chez Price Futures Group, a estimé que la production américaine continuerait de refluer, apportant à moyen terme un soutien supplémentaire aux cours, encore lestés par la surabondance de l'offre.
Le pétrole progresse car il est clair que l'effondrement des cours a changé de façon importante les fondamentaux et la courbe de production future, a-t-il fait valoir, en évoquant les coupes dans les dépenses d'investissements annoncées cette semaine par les grands groupes pétroliers mondiaux, comme ExxonMobil, Chevron et Total.A cet égard les investisseurs se préparaient à découvrir en cours de journée vendredi le nouveau décompte hebdomadaire des puits en activité aux Etats-Unis, tenus par la société de services Baker Hughes.
L'offre d'or noir demeure néanmoins très supérieure à la demande et plusieurs analystes ont mis en garde contre tout enthousiasme dans le marché.
Nous estimons que la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait augmenter de 125.000 barils par jour (bj) et atteindre 30,9 millions bj, à cause d'une hausse de l'offre saoudienne et une reprise des exportations libyennes, estimaient les analystes de JBC.
De plus, selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, le directeur de Whiting, une compagnie indépendante du secteur pétrolier amont, a estimé que si les cours du WTI atteignaient 70 dollars le baril cela pourrait relancer la production.
(c) AFP