L'exploration pétrolière au Royaume-Uni au plus bas depuis 50 ans
Pour maintenir la compétitivité et la durabilité de la production au niveau du plateau continental britannique, dans le contexte actuel de prix, il faut réduire de 40% les coûts de production unitaire si l'on veut compenser la chute de la production observée depuis 2011, explique l'organisation patronale du secteur, dans son rapport d'activité annuel.
Ces dernières années, l'activité en matière d'exploration s'est effondrée, et cette tendance a continué en 2014 avec seulement 14 puits forés, le rythme le plus faible depuis 1965, et tout indique que cette situation ne va probablement pas s'améliorer en 2015, avec seulement 8 à 13 forages prévus, souligne-t-elle.
Maigre consolation, la production d'hydrocarbures britannique n'a reculé que de 1,1% à 1,42 million de barils équivalent pétrole par jour, ce qui constitue le plus faible déclin enregistré depuis 15 ans. Mais cela masque un repli prononcé (-2,6%) de la production d'hydrocarbures liquides (pétrole et condensats), alors que la production de gaz a augmenté dans le même temps de 1,1%.
Ces résultats, combinés à la chute de plus de 50% des cours mondiaux depuis le mois de juin, ont fait tomber les recettes annuelles de l'exploration-production au Royaume-Uni à 24 milliards de livres (32,5 milliards d'euros au taux de change actuel), le niveau le plus faible depuis 1998.
Le patron d'Oil & Gas UK, Malcolm Webb, en a profité pour réclamer de nouveau un effort concerté sur trois fronts : la fiscalité, la règlementation et les coûts pour relancer les investissements dans le secteur, et exploiter les réserves britanniques d'hydrocarbures, désormais évaluées à 10 milliards de barils équivalent pétrole.Le ministre des Finances George Osborne, qui avait déjà annoncé des mesures en décembre pour soutenir le secteur face à la dégringolade des prix de l'or noir, s'est dit dans la foulée de ce rapport prêt à prendre de nouvelles mesures.
Nous avons déjà réduit les taxes et, si c'est nécessaire, nous le ferons de nouveau dans le budget annuel de l'Etat britannique présenté le 18 mars, a déclaré M. Osborne lors d'une conférence de presse.
L'industrie pétrolière et gazière est un atout vital de notre pays et nous avons un plan pour la soutenir, a-t-il assuré.
L'effondrement des cours touche particulièrement l'industrie pétrolière britannique, notamment autour de son centre à Aberdeen (nord de l'Écosse), car les compagnies sont confrontées à une raréfaction des ressources en mer du Nord, où les gisements nécessitent des technologies de plus en plus pointues et onéreuses.
Après la publication du rapport d'Oil & Gas UK, le syndicat Unite a appelé pour sa part les gouvernements britannique et écossais à intervenir pour stopper le désatreux +alignement par le bas+ des conditions sociales dans l'industrie offshore en mer du Nord.
Parmi les géants pétroliers présents dans la région, BP a annoncé le mois dernier la suppression de 300 emplois, après des coupes de même ampleur décidées par ses concurrents Shell et Chevron. Plusieurs groupes, dont BP, ont prévenu en outre qu'ils allaient geler les salaires de leurs employés.
fpo/pn/cv/nas