Le pétrole recule, sous le poids d'un rebond du dollar et d'une demande en berne
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 86,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,03 dollar, à 81,17 dollars.
Les prix du pétrole ont effacé leurs gains de la veille (...). C'est le dollar plus fort qui met sous pression les cours du pétrole, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Le dollar a rebondi après l'annonce mercredi de la fin, en octobre et comme prévu, du programme de rachats d'actifs de la Fed.
Depuis deux ans, la Fed a injecté quelque 1.600 milliards de dollars dans le système financier à travers ce troisième volet de soutien monétaire exceptionnel, ce qui pénalisait le dollar en diluant sa valeur.La devise américaine a donc bien accueilli la fin de ce programme et évoluait jeudi à ses plus hauts niveaux depuis le 6 octobre face à l'euro et au yen.
De plus, le dollar a été soutenu par la perspective de voir la Fed relever ses taux d'intérêt plus tôt qu'anticipé si les progrès de l'inflation et de l'emploi s'accéléraient. Une hausse de taux rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc renforcerait son attrait pour les investisseurs, faisant grimper ses cours.
Un billet vert plus fort pénalise les matières premières libellées dans la devise américaine en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Les cours du brut effaçaient ainsi les gains engrangés mercredi grâce à une hausse moins forte que prévu des stocks américains et une nette baisse des réserves de produits distillés la semaine dernière aux États-Unis.
En outre, les fondamentaux du marché restaient négatifs pour les cours du brut, car la croissance de l'offre hors-Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est maintenant systématiquement plus forte que la croissance de la demande, pointait David Hufton, analyste chez le courtier PVM.
De plus, le secrétaire général de l'Opep Abdallah El-Badri a indiqué mercredi que la production de l'Opep en 2015 serait similaire à celle de 2014 (qui tourne autour de l'objectif du cartel à 30 millions de barils par jour).
Cette déclaration suggère qu'il n'y aura pas de décision sur une réduction de production à la réunion de l'Opep le 27 novembre. La surabondance d'offre qui peut donc être attendue en 2015 rend toute reprise des prix peu probable l'année prochaine, estimaient les experts de Commerzbank.
Par ailleurs, si la croissance de l'économie américaine s'est avérée plus forte que prévu au troisième trimestre [3,5% en rythme annualisé de juillet à septembre, alors que les analystes tablaient sur une expansion de 3%, ndlr], le ralentissement observé en Europe et en Chine reste présent et l'on s'attend toujours à une demande mondiale faible, commentait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.