Hésitant, entre abondance aux USA et tensions au Moyen-Orient
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 110,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 56 cents, à 98,66 dollars - après avoir atteint vers 15H30 GMT 98,20 dollars, un plus bas depuis le 2 juillet.
"L'augmentation de la prime du Brent par rapport au WTI (à plus de 10 dollars pour la première fois depuis six mois, ndlr) est principalement due à l'augmentation de la production de pétrole en Amérique du Nord et la persistance d'inquiétudes sur l'offre au Moyen-Orient", estimait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Grâce à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, les États-Unis produisent de plus en plus de brut et ont même perdu le mois dernier leur position de premier importateur mondial d'or noir au profit de la Chine.
De plus, le département américaine à l'Énergie (DoE) a fait part lundi d'une hausse de 4 millions de barils des stocks de brut américains pour la semaine terminée le 11 octobre, "la quatrième hausse hebdomadaire consécutive" soulignait M. Razaqzada.
"Le niveau des réserves pour la semaine dernière sera publié (mercredi) et, s'il y a de nouveau une forte augmentation, le WTI devrait chuter davantage", prévenait-il.
Le DoE, qui avait été affecté par la paralysie de l'État fédéral aux États-Unis, reprend en effet son calendrier habituel et publiera mercredi à 14H30 GMT l'état des stocks pétroliers américains pour la semaine terminée le 18 octobre.
Le cours du pétrole new-yorkais n'était pas non plus soutenu par les chiffres sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, qui ont montré une baisse surprise du taux de chômage mais un nombre de créations d'emplois inférieur aux attentes des analystes.
De son côté, le Brent bénéficiait de la persistante des inquiétudes sur l'offre au Moyen-Orient.
"Même si un optimisme prudent entoure les discussions récentes entre l'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), il est trop tôt pour prédire la levée des sanctions", notaient ainsi les analystes du Centre d'études énergétiques mondiales (CGES).
Les Occidentaux, qui soupçonnent le programme nucléaire de l'Iran d'avoir un volet militaire, ont récemment repris les négociations avec Téhéran. Si elles étaient couronnées de succès, les sanctions contre l'Iran, dont un embargo sur les exportations pétrolières, pourraient être levées.
"De même, la résolution des problèmes affectant la production (pétrolière) en Libye et au Nigeria ne semble pas encore à portée de main", ajoutaient les experts du CGES dans leur rapport mensuel.
La Libye souffre de grèves et de mouvements de protestations sur les lieux de production et d'exportation du pétrole tandis que le Nigeria pâtit régulièrement de vols de brut et de sabotages sur ses oléoducs.
afp/jq
(AWP / 22.10.2013 18h31)