Le brut oscille autour de l'équilibre, dans un marché peu animé
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 112,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 15 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait pour sa part 26 cents à 96,42 dollars.
"Les prix du brut restent quasi-inchangés dans un volume d'échanges plus modéré que d'ordinaire" à cette période de l'année, et en l'absence d'indicateurs économiques significatifs, "le marché du brut reflète l'indécision qui règne sur les places boursières", observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Pour lui, les marchés se montraient attentistes "avant le vote au Congrès aux Etats-Unis sur le relèvement du plafond de la dette", prévu plus tard mercredi et qui pourrait débloquer temporairement l'impasse budgétaire entre républicains et démocrates, notait M. Armstrong.
De plus, les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir été dopés mardi par un regain d'optimisme des opérateurs sur la demande mondiale d'or noir, notamment après une forte hausse de l'indice Zew, baromètre du moral des milieux financiers allemands et "des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu" de groupes américains, soulignait Tamas Varga, du courtier PVM.
Cependant, l'approbation par le gouverneur du Nebraska (centre des Etats-Unis) d'un nouveau trajet pour le controversé oléoduc Keystone pourrait permettre aux cours du baril de reprendre leur ascension, estimaient les analystes de Commerzbank.
Cet oléoduc doit acheminer le pétrole canadien, extrait notamment de sables bitumineux, vers les raffineries du golfe du Mexique, mais une section de Keystone permettra également à terme d'acheminer davantage de brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis situé dans le sud du pays (Oklahoma), vers ces mêmes raffineries.
"La branche sud de l'oléoduc Keystone XL devrait ainsi avoir la capacité d'acheminer environ 700.000 barils par jour de brut depuis Cushing jusqu'à un complexe de raffinerie du Texas d'ici la fin de l'année", soulignaient les analystes de JBC Energy.
Faute d'oléoducs d'une capacité suffisante d'acheminement vers les raffineries, les réserves de brut de Cushing ont atteint récemment des niveaux records. Or, Cushing abrite le brut texan qui sert de référence au WTI, et l'abondance de ces stocks pèse depuis plusieurs mois les cours du baril à New York.
La remise en route début janvier de l'oléoduc Seaway, après des travaux ayant accru ses capacités, devrait dans l'immédiat déjà contribuer à désengorger un peu Cushing.
"Nous verrons avec les chiffres hebdomadaires" sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, publiés jeudi par le Département américain de l'Energie (DoE) "si Seaway a déjà entraîné une réduction des stocks de Cushing", indiquaient les experts de Commerzbank.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 2,3 millions de barils des stocks de brut américains, une augmentation de 1,3 million de barils des réserves d'essence, et d'un repli de 200'000 barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés pendant la période hivernale.
mm
(AWP / 23.01.2013 18h30)