Le brut mitigé, suspendu à la reprises des discussions budgétaires US
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grappillait 1 cent à 90,99 dollars.
"Les prix du pétrole ont profité d'un bond d'après-Noël mercredi", grimpant tous deux de plus de 2% sur la séance, car les opérateurs "s'attendent en majorité à ce que les discussions budgétaires aux Etats-Unis finissent par porter leurs fruits dans les prochains jours", soulignaient les experts de JBC Energy.
Et ce "en dépit du blocage politique toujours persistant entre les deux partis" républicain et démocrate, ajoutaient-ils.
Alors que les pourparlers doivent reprendre jeudi à Washington, le président Barack Obama a écourté ses vacances, tandis que le chef républicain John Boehner a suggéré que le Sénat, aux mains des démocrates, se prononce au moins sur des textes déjà adoptés par la Chambre des représentants, à majorité républicaine.
Faute d'un compromis budgétaire avant le 1er janvier, des hausses d'impôts pour tous les foyers et de fortes réductions des dépenses publiques entreront automatiquement en vigueur début 2013, une cure d'austérité forcée qui pourrait précipiter en récession l'économie encore fragile des Etats-Unis et peser sur la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Suite à l'élan d'optimisme de la veille, "les prix du baril réussissaient à se stabiliser (jeudi), et l'affaiblissement du dollar", en contribuant à rendre plus attractifs les achats d'or noir libellés dans la monnaie américaine, "empêchait tout repli trop prononcé des cours", estimait Jack Pollard, du courtier Sucden.
Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé que le plafond légal de sa dette du pays sera atteint le 31 décembre mais le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a assuré que "des mesures exceptionnelles" seraient prises pour éviter une situation de défaut de paiement, ce qui "a apporté un peu de soutien aux actifs jugés risqués" comme le pétrole en début d'échanges européens, selon M. Pollard.
Cependant, en l'absence de nombreux opérateurs entre Noël et la Saint-Sylvestre, les volumes d'échanges restaient très modérés, ce qui limite la pertinence des mouvements de prix, a rappelé l'analyste, tout en soulignant le manque de publications macroéconomiques susceptible d'animer le marché.
En raison d'un lundi écourté et d'un mardi férié sur les marchés américains en raison de Noël, le Département américain de l'Energie (DoE) ne publiera que vendredi son rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis, baromètre de la consommation du pays, habituellement diffusé le mercredi.
Les investisseurs restaient néanmoins attentifs à la situation dans le monde arabe, alors que les tensions politiques en Egypte restent vives et que des manifestants réclamant des emplois ont provoqué la fermeture depuis quatre jours d'un important terminal pétrolier de l'est de la Libye.
rp
(AWP / 27.12.2012 12h48)