Le brut poursuit son recul, le regain d'inquiétudes en zone euro pèse
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 108,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 1,65 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,97 dollar, à 89,40 dollars, descendant pour la première fois depuis début août sous le seuil des 90 dollars.
"La nouvelle escalade de la crise de la dette dans la zone euro, avec les violentes manifestations en Espagne contre les nouvelles mesures d'austérité", mais aussi la grève générale agitant la Grèce, "a assombri une fois de plus le moral des marchés financiers, et mis les prix du baril sous pression", observaient les analystes de Commerzbank.
Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué refuser une restructuration de la dette grecque qu'elle détient, la grève générale organisée mercredi dans le pays, émaillée de violences à Athènes, n'était pas pour rassurer les investisseurs sur sa situation.
En outre, le fait que Madrid n'ait pas encore demandé un programme de sauvetage global contribuait à attiser la nervosité des investisseurs, alors que l'Espagne s'est enfoncée dans la récession au troisième trimestre.
Dans ce contexte, "les cours du baril ont encore creusé leurs pertes après l'annonce d'une chute inattendue des ventes de maisons individuelles neuves en août", selon des chiffres publiés à Washington par le département du Commerce, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
D'autant que les doutes sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, avaient déjà été avivés la veille par des propos d'un haut responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), le patron de la branche de Philadelphie Charles Plosser.
En exprimant son opposition au nouveau programme d'assouplissement quantitatif (QE3) de la banque centrale, le jugeant "inefficace" et "inopportun", M. Plosser "a mis en doute les effets à attendre de +QE3+, notamment sur le marché du travail", soulignaient les analystes de IG Markets.
Or, sur le marché du pétrole, beaucoup d'opérateurs estimaient déjà que "ces mesures sont un simple pansement sur une jambe de bois, et que beaucoup plus doit être accompli pour remettre l'économie mondiale sur les rails", poursuivaient-ils.
Ce contexte économique morose incitait de surcroît les investisseurs à délaisser les monnaies à risque comme l'euro au profit du dollar, et ce renchérissement du billet vert rendait encore moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les opérateurs munis d'autres devises.
Ainsi, "la bonne surprise provoquée par la baisse inattendue des stocks de brut américains n'a fait que tempérer le repli des prix du baril", avec un impact d'ailleurs très momentané, observait M. Hewson.
Le département américain de l'Energie (DoE) a ainsi fait état mercredi d'une diminution de 2,4 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 21 septembre alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une hausse de 1,1 million de barils.
Les stocks de produits distillés ont eux aussi, contre toute attente, reculé de 500.000 barils, tandis que les stocks d'essence affichaient également une baisse surprise de 500'000 barils.
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(AWP / 26.09.2012 18h31)