Le brut hésite, tiraillé entre la Fed et des indicateurs chinois moroses
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,76 dollars, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 2 cents, à 96,40 dollars, oscillant autour de l'équilibre.
"C'est un début de semaine sans enthousiasme (sur le marché du pétrole), qui reflète le manque d'élan sur l'ensemble des marchés européens dans l'attente de décisions clefs" mercredi, un verdict de la cour constitutionnelle allemande sur le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la réunion de politique monétaire de la Fed, observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Les investisseurs spéculent sur la possibilité de mesures supplémentaires de la part de la banque centrale pour secourir une économie américaine toujours à la peine, comme en ont témoigné vendredi des chiffres décevants faisant état de créations d'emplois moins importantes que prévu en août dans le pays.
Des mesures de soutien de la Fed sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Et c'est de fait un net affaiblissement du billet vert vendredi après la publication du rapport sur l'emploi qui a donné un coup de pouce aux prix du pétrole, rappelait Andrey Kryuchenkov, expert de VTB Capital.
Mais ce mouvement s'est essoufflé lundi, alors que les investisseurs continuent de s'inquiéter des effets d'un environnement économique morose sur la demande énergétique mondiale.
"Il faut s'attendre à ce que le marché reste dominé par la nervosité avant la réunion de la Fed. (En attendant), les cours du baril restent cantonnés dans une fourchette étroite, alors que les indicateurs macroéconomiques sont très loin d'être idéaux dans les principaux pays consommateur de brut", les Etats-Unis et la Chine, continuait M. Kryuchenkov.
De fait, "le ralentissement de l'économie commence à pénaliser ses importations de pétrole", ce qui est de nature à refroidir les investisseurs, abondaient les experts de Commerzbank.
Selon des chiffres officiels publiés lundi, les importations de brut du géant asiatique en août ont dégringolé de plus de 15% par rapport à juillet, glissant à leur plus bas, à 18,4 millions de tonnes (soit 4,35 millions de barils/jour).
L'ensemble des importations chinoises a accusé le mois dernier une baisse inattendue, et Pékin a fait état dimanche d'une hausse de sa production industrielle en août la plus faible depuis plus de trois ans, autant d'indices confirmant le ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale.
Mais "ces statistiques moins bonnes que prévu peuvent aussi être interprétées positivement (par les investisseurs) comme ouvrant la voie à de nouvelles mesures de relance" par les autorités chinoises, tempérait M. Pollard.
Selon des médias officiels vendredi, Pékin a déjà donné son feu vert à un ensemble d'investissements de plus de mille milliards de yuans (158 milliards de dollars) pour développer 55 projets d'infrastructure dans le pays.
rp
(AWP / 10.09.2012 13h02)