Le brut poursuit sa hausse, le marché attend l'emploi américain
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 113,99 dollars, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 46 cents, à 95,99 dollars.
Le marché confortait ses gains, après avoir été soutenu jeudi par l'annonce d'une chute plus importante que prévu des stocks pétroliers américains. Ainsi, selon le Département américain de l'Energie (DoE), les réserves de brut du pays ont reculé de 7,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 31 août.
Suite au passage de l'ouragan Isaac dans le golfe du Mexique la semaine dernière, qui avait entraîné l'arrêt préventif pendant plusieurs jours de plus de 90% de la production américaine de brut dans la région, "les stocks de brut sont désormais à leur plus bas niveau depuis mars", observait le cabinet viennois JBC Energy.
Bien que les dégâts aient été limités, la reprise de l'activité restait très progressive, et 43% des capacités de production de brut dans le golfe étaient encore à l'arrêt à 16H30 GMT jeudi, selon les autorités américaines.
Les prix du pétrole avaient par ailleurs été aidés jeudi par l'annonce d'un nouveau programme de rachat de dette publique par la Banque centrale européenne (BCE) afin d'enrayer l'envolée des taux d'emprunt des états les plus fragiles de la zone euro.
"Le marché a grimpé après ces annonces (...) Mais si cette décision devraient être suffisante pour apaiser à court terme les tensions dans l'Union monétaire, elle ne résout pas à elle seule la crise de la zone euro", tempéraient cependant les experts de JBC Energy.
"Les mesures de la BCE ne vont pas faire grand chose pour améliorer la demande de pétrole en Europe. Les prix du brut sont à un niveau si élevé en ce moment que seule une baisse des cours pourrait revigorer la consommation européenne de brut", estimait de son côté Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, suggérant que le rebond des prix pourrait être temporaire.
De plus, "les rumeurs continuent sur un recours imminent (par le gouvernement américain) aux stocks stratégiques" de brut pour approvisionner le marché de façon suffisante, "un recours qui pourrait être justifié par la perte de production de 12 millions de barils brut jusqu'à présent (dans le golfe du Mexique) en raison d'Isaac", ajoutait M. Jakob.
Les investisseurs devraient par ailleurs rester sur leurs gardes avant la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, considéré habituellement comme un baromètre pour évaluer la vigueur de l'économie du premier pays consommateur de brut de la planète.
L'annonce jeudi d'une hausse plus forte qu'attendu des embauches dans le secteur privé en août avait été jugée de bon augure et alimenté la hausse des cours du baril.
fah
(AWP / 07.09.2012 12h30)