Le brut conforte sa hausse, soutenu par la BCE et des indicateurs US
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,76 dollars, en hausse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,40 dollar, à 96,76 dollars.
Les prix du baril ont nettement accéléré leur hausse, de concert avec les places boursières, après la réunion de politique monétaire de la BCE, qui a décidé de laisser inchangé son taux directeur mais annoncé un nouveau programme de rachat de dette publique de la zone euro sans limite de montant.
Le BCE devrait ainsi racheter sur le marché secondaire des obligations d'Etat de maturité entre 1 et 3 ans, afin d'enrayer l'envolée des taux d'intérêts des pays en difficulté.
"La traduction en action des attentes" des investisseurs à l'égard de la BCE "semble avoir dopé les cours du brut", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden, qui estimait que "dans l'immédiat, les pressions sur la zone euro semblent être quelque peu retombées".
L'euro a été également revigoré face au dollar par les annonces de la BCE et l'affaiblissement du billet vert contribuait à rendre encore plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "les cours du pétrole sont restés orientés à la hausse après les chiffres encourageants sur l'emploi américain", ajoutait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Ainsi, les inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière et les créations de postes se sont avérées plus importantes que prévu dans le secteur privé en août, des chiffres de bon augure à la veille du rapport mensuel officiel sur l'emploi américain, considéré comme un baromètre de la vigueur du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Enfin, les prix ont encore accéléré leur progression en fin d'échanges européens après la publication du rapport du département américain de l'Energie (DoE), faisant état d'une baisse plus forte que prévu des stocks de brut dans le pays.
Selon le rapport du DoE, dont la publication a été retardée d'un jour en raison du lundi férié cette semaine aux Etats-Unis, les stocks américains de brut ont baissé de 7,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 31 août, un recul plus prononcé que celui de 5,6 millions de barils attendus par les analystes.
Les stocks d'essence, très surveillés lors de la période estivale des grands déplacements en voiture, ont diminué un peu moins que prévu, de 2,3 millions de barils.
Ces baisses des stocks de brut et d'essence s'expliquent notamment par les conséquences de l'ouragan Isaac. Son passage au sud des Etats-Unis la semaine dernière avait entraîné l'arrêt préventif pendant plusieurs jours de 90% de la production américaine de brut dans le golfe du Mexique et la fermeture de neuf raffineries.
Malgré des dégâts limités, la reprise de l'activité restait cependant très progressive, et près de 50% des capacités de production de brut dans le golfe étaient encore à l'arrêt à 16H30 GMT mercredi, selon les autorités américaines.
fah
(AWP / 06.09.2012 18h46)