Le brut se stabilise à New York après une séance en dents de scie
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 86,73 dollars, en progression de 2 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent à échéance identique a perdu 95 cents à 100,87 dollar.
Les cours ont fait des montagnes russes au cours de la séance, ouvrant en baisse, montant de plus de 1%, avant de terminer non loin de l'équilibre.
"L'idée générale, c'est qu'on attend plus de clarté" sur la situation en Egypte, a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.
La contestation sans précédent à l'encontre du gouvernement en place a animé les marchés depuis plus de deux semaines, alors que le pays contrôle le canal de Suez, essentiel pour l'approvisionnement en hydrocarbures du continent européen.
Des rumeurs d'un départ imminent du président au pouvoir Hosni Moubarak se sont multipliées au cours de la séance. Le porte-parole du gouvernement égyptien a indiqué à l'AFP que M. Moubarak devait s'adresser à la nation à 20H00 GMT.
Les tensions en Egypte avaient plutôt profité au Brent, échangé à Londres, mais les prix du baril de WTI à New York ont finalement mieux résisté en fin de séance.
"C'est juste que le WTI avait été tellement vendu, que le différentiel (de prix avec le Brent) avait atteint un niveau record", a suggéré Matt Smith.
A l'ouverture, l'écart entre le prix du WTI et du Brent s'établissait à environ 16 dollars, du jamais vu.
"Les craintes du marché jouent principalement pour le Brent, que ce soit les inquiétudes sur la situation en Egypte, les rumeurs d'épuisement des réserves en Arabie saoudite, ou tous les problèmes de production rencontrés en mer du Nord", a expliqué Phil Flynn, de PFGBest Research.
"L'Europe n'y arrive pas cette année, du point de vue de l'offre. Le temps froid, la forte demande en provenance des marchés asiatiques maintiennent le marché en tension", a souligné Phil Flynn.
En revanche, aux Etats-Unis, les réserves sont pléthoriques, en particulier à Cushing, principal terminal pétrolier du pays situé dans l'Oklahoma (Sud).
Les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie ont une nouvelle fois montré mercredi une augmentation des stocks de brut, même si elle a été légèrement moins forte que prévu.
"De nouveaux oléoducs en provenance du Canada, une production nationale en hausse combinée à une demande modeste, tout cela laisse le marché américain bien approvisionné", a noté Phil Flynn.
Dans son rapport mensuel publié jeudi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu à la hausse sa prévision de demande mondiale.
Elle a par ailleurs remarqué que "s'il n'y avait pas d'évidence d'une menace directe pour le trafic (pétrolier) via le Canal de Suez, la situation mettait en lumière les préoccupations du marché sur une possible perturbation" de l'acheminement de brut. Deux facteurs haussiers, surtout pour le Brent.
rp
(AWP/11 février 2011 06h20)