Le brut reprend son souffle, après une nouvelle hausse des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 100,61 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi, après être monté jusqu'à 101,39 dollars, son plus haut niveau de la semaine.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 21 cents à 86,73 dollars, perdant un peu de terrain après avoir atteint en séance 87,95 dollars.
Les cours du baril, qui évoluaient en petite hausse à l'ouverture du marché new-yorkais, ont pâti de la publication des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE).
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté de 1,9 million de barils la semaine dernière, une hausse marquée pour la quatrième semaine consécutive, mais un peu moins importante qu'attendu par les analystes.
Les stocks d'essence ont eux aussi bondi, de 4,7 millions de barils, deux fois plus que prévu, tandis que les réserves de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) enregistraient une augmentation surprise de 300'000 barils.
"Encore une fois, les statistiques du DoE ressemblent peu ou prou aux semaines précédentes (...) Les produits distillés sont à un niveau sans précédent pour cette période de l'année et les stocks d'essence atteignent un niveau record", commentait Christophe Barret, analyste de Crédit Agricole.
"Le plus intéressant dans cette publication est peut-être la faiblesse de la demande d'essence et de diesel: tout signe avant-coureur d'un ralentissement de la demande en réponse à la forte hausse des prix doit être surveillé attentivement, car cela pourrait en retour entraîner un retournement des prix du pétrole", ajoutait-il.
Les stocks du terminal de Cushing (Oklahoma, sud), au bord de la saturation, ont diminué un peu, de 900'000 barils, mais restaient proches de leurs niveaux record.
Il s'agit du principal centre de stockage des Etats-Unis, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas (WTI) qui sert de référence sur le marché new-yorkais, et l'engorgement de ses stocks pèse lourdement sur le prix du WTI.
Ce dernier continuait mercredi de creuser un écart historique de plus de 13 dollars avec le cours du Brent échangé à Londres.
Cette différence entre les deux prix de référence "est indiscutable, car le WTI, verrouillé par la situation très locale (du brut pompé au Texas), est devenu sérieusement déconnecté des marchés pétroliers internationaux", relevait David Hufton, analyste de PVM Oil Associates.
Les opérateurs restaient par ailleurs attentifs à la situation en Egypte, où le mouvement de contestation contre le président Hosni Moubarak ne tarissait pas.
"L'impasse observée en Egypte a l'air de perdurer alors qu'un nombre croissant de manifestants fait face à un gouvernement qui ne veut pas décrocher. Plus ça dure, et plus les événements peuvent tourner mal", ce qui entretient la nervosité des opérateurs, commentait M. Hufton.
Les troubles dans ce pays suscitent depuis deux semaines des craintes de perturbation de l'acheminement du pétrole, via le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).
rp
(AWP/09 février 2011 18h42)