Le brut hésite, le marché sans entrain attend des indicateurs américains
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 119,53 dollars, grappillant 6 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 14 cents à 104,73 dollars.
Les prix du baril hésitaient, dans un marché sans grand volume et peu animé, en l'absence de nombreux opérateurs pour la fête du travail, sur les marchés asiatiques et européens.
"Dans cet environnement de volumes d'échanges extrêmement bas, le WTI (échangé à New York) reste coincé depuis trois séances dans une fourchette extrêmement étroite, entre 104 et 105 dollars le baril" tandis que le Brent londonien "n'arrive pas à franchir les 120 dollars", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Le marché restait miné par les inquiétudes sur la situation de la zone euro, après l'annonce lundi de l'entrée en récession de l'Espagne, qui renforçait la crainte d'une aggravation de la crise des dettes souveraines et les incertitudes sur l'Union monétaire, dont plusieurs pays (France, Grèce, Allemagne) connaîtront en fin de semaine des échéances importantes.
Mais les opérateurs tournaient également leur regard vers les Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, où une série de statistiques importantes est attendue cette semaine, dont le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, baromètre pour évaluer la santé économique du pays.
"Lundi, le premier indicateur de la semaine n'était pas particulièrement encourageant pour le marché: l'indice ISM de l'activité économique dans la région de Chicago en avril, a chuté à 56,2 points (son niveau le plus faible en 29 mois, ndlr)", commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Alors que les craintes sur la solidité de la demande énergétique américaine ont été récemment alimentées par le fort gonflement des stocks pétroliers aux Etats-Unis, "les prix du pétrole font du surplace" dans l'attente, notamment, du rapport sur l'emploi, ajoutait M. Hufton.
Les opérateurs guetteront mardi les dépenses de construction en mars aux Etats-Unis, et l'indice ISM d'activité dans l'industrie américaine pour avril.
Par ailleurs, les investisseurs n'ont guère réagi à l'annonce d'une nouvelle expansion en avril de l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, selon les chiffres officiels publiés mardi, qui s'affichaient en contradiction des estimations publiées fin avril par la banque HSBC.
Autre ombre sur le marché, selon David Hufton: les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont fortement gonflé leur production en avril. "Le fait que l'Opep accroisse son offre à l'orée du trimestre de l'année qui enregistre traditionnellement la demande la plus modérée, c'est clairement un cocktail de nature à faire baisser les prix", estimait l'analyste.
rp
(AWP / 01.05.2012 12h45)