Le brut rebondit, après un indicateur d'activité encourageant aux USA
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 119,80 dollars, gagnant 33 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,18 dollar à 106,05 dollars.
Les prix du baril se ressaisissaient nettement, après avoir fait du surplace et oscillé autour de l'équilibre jusqu'au début des échanges américains.
"Les cours ont subitement bondi après la publication d'un indice bien meilleur qu'attendu sur l'activité manufacturière américaine", commentait David Morrison, analyste du courtier GFT.
L'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis s'est ainsi accélérée en avril pour le deuxième mois d'affilée, selon un indice des directeurs d'achat de ce secteur publié mardi, alors que les analystes s'attendaient au contraire à la voir ralentir.
"Cet indicateur encourageant est venu renforcer les espoirs d'une économie américaine plus robuste qu'une série d'indicateurs moroses publiés ces derniers temps le laissaient supposer", expliquait M. Morrison.
Cet indicateur était particulièrement surveillé, alors que d'autres statistiques importantes sont attendues cette semaine aux Etats-Unis, notamment le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi -- considéré comme crucial pour évaluer la santé économique du premier pays consommateur de brut.
Les craintes sur la solidité de la demande énergétique américaine avaient été récemment alimentées par des indicateurs en berne et le fort gonflement des stocks pétroliers du pays.
Le marché du pétrole restait cependant marqué mardi par un volume d'échanges très limité, de nombreux opérateurs étant absents en raison de la fête du travail - jour férié dans un grand nombre de pays européens et asiatiques.
A l'instar des séances précédentes, "dans un contexte de volumes d'échanges très bas, le WTI reste dans une fourchette extrêmement étroite", tandis que le Brent londonien "n'arrive pas à franchir les 120 dollars", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Par ailleurs, les investisseurs n'ont guère réagi à l'annonce, plus tôt mardi, d'une nouvelle expansion en avril de l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, selon les chiffres officiels qui s'affichaient en contradiction des estimations publiées fin avril par la banque HSBC.
Le marché restait de surcroît marqué par les inquiétudes croissantes sur la zone euro, après l'annonce officielle lundi de l'entrée en récession de l'Espagne, qui renforçait la crainte d'une aggravation de la crise des dettes souveraines et les incertitudes sur l'Union monétaire, dont plusieurs pays (France, Grèce, Allemagne) connaîtront en fin de semaine des échéances importantes.
Autre ombre sur le marché, selon David Hufton, analyste du courtier PVM: les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont fortement gonflé leur production en avril.
"Le fait que l'Opep accroisse son offre à l'orée du trimestre de l'année qui enregistre traditionnellement la demande la plus modérée, c'est clairement un cocktail de nature à faire baisser les prix", estimait l'analyste.
rp
(AWP / 01.05.2012 18h30)