Le brut finit en hausse à New York dans un marché qui attend le PIB
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont fini en légère hausse à New York jeudi, profitant du repli du dollar, dans un marché qui est resté relativement calme en attendant de connaître les chiffres du PIB américain, vendredi.
Le baril de WTI "light sweet crude" pour livraison en juin a terminé à 104,55 dollars, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de mercredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a clôturé à 119,92 dollars, gagnant 78 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Le marché pétrolier a profité du repli du billet vert, a souligné Rich Ilczyszyn, analyste de iiTrader.com, expliquant que Wall Street "a continué à analyser les conclusions du FOMC", le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale.
Une intervention de l'institution de Washington "serait très constructive pour le marché pétrolier", a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
La monnaie américaine est en effet restée pénalisée par des déclarations de Ben Bernanke, le président de la Fed, qui a évoqué mercredi la possibilité d'un assouplissement monétaire supplémentaire si besoin était.
Or, de telles mesures se traduisent habituellement par des injections de liquidités dans la première économie mondiale qui ont pour effet de diluer la valeur de la devise américaine, ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs écoutent Ben Bernanke "en bons élèves et fixent les prix en pariant sur une reprise progressive de l'économie grâce à des taux d'intérêts bas", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best.
"La prime de risque revient", a-t-il avancé.
Reste que "la réunion du FOMC d'hier était une répétition de celle de mars et n'a pas fourni de nouvelle réponse", a estimé M. Ilczyszyn, indiquant qu'en conséquence, les investisseurs attendaient d'autant plus les premières estimations sur le PIB du premier trimestre aux Etats-Unis, publiés vendredi.
"On va avoir une bonne indication de la direction" à venir de l'économie du premier consommateur mondial de brut, a-t-il fait valoir.
Le marché pétrolier a par ailleurs été bridé par la pression des bourses qui ont reculé en raison de "l'inquiétude pour la dette souveraine espagnole et les perspectives négatives sur le budget" espagnol, a commenté Andy Lipow, soulignant que les déboires de Madrid faisaient craindre pour la croissance mondiale.
Les cours étaient en outre une fois encore soutenu par "le joker iranien", a remarqué M. Ilczyszyn, citant des informations faisant état de la volonté de Téhéran de ne pas se livrer à l'enrichissement nucléaire.
"L'Iran souhaite accepter la proposition russe de ne pas pousser plus loin son programme nucléaire", a rapporté Commerzbank, expliquant qu'en retour "l'Union européenne devrait lever son embargo sur le pétrole iranien, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet".
Toutefois, "le marché reste prudent avant d'avoir plus de détails", a noté M. Ilczyszyn.
rp
(AWP / 27.04.2012 06h21)