Le brut se replie, plombé par une nouvelle hausse des stocks américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,86 dollars, en repli de 30 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 18 cents à 103,37 dollars.
"Les prix du baril n'ont pas profité du ton positif des places boursières. Un indicateur décevant montrant une chute des commandes de biens durables (en mars) aux Etats-Unis a notamment tempéré l'élan du marché", soulignait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Surtout, "les chiffres des stocks pétroliers américains ont affiché une hausse sensiblement plus forte qu'attendu", contribuant à pousser les prix du brut en territoire négatif, ajoutait-il.
Selon le département américain de l'Energie (DoE), les stocks de brut ont augmenté de 4 millions de barils lors de la semaine achevée le 20 avril, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 1,9 million de barils seulement.
Ces stocks avaient gonflé de 23 millions de barils sur les quatre semaines précédentes, signe peu rassurant sur la vigueur de la demande des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Le DoE a par ailleurs fait état d'une baisse inattendue de 3,1 millions de barils, des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), et d'un repli plus prononcé qu'escompté, de 2,2 millions de barils des stocks d'essence.
Les stocks d'essence sont "scrutés par les opérateurs alors que se profile la saison estivale des grands déplacements en voiture dans le pays", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon lui, les investisseurs se montraient par ailleurs sur leurs gardes, tournant "toute leur attention vers les résultats de la réunion (de politique monétaire) d'avril de la Fed".
Tout signal d'une nouvelle injection par la banque centrale de liquidités pour soutenir l'économie contribuerait à affaiblir le dollar, ce qui rendrait plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, quelques minutes avant l'ouverture des marchés américains, les cours du baril ont enregistré un mouvement de baisse net mais momentané, "après des informations de presse indiquant que l'Iran réfléchissait à la possibilité de suspendre ses activités nucléaires", notait M. hewson.
Ces informations étaient de nature à apaiser quelque peu les craintes de tensions sur l'offre de pétrole en provenance du Moyen-Orient en raison des sanctions internationales contre Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire.
En outre, le champ pétrolier de Buzzard en mer du Nord, où la production était interrompue depuis samedi après un incident technique, devrait rouvrir mercredi, selon le canadien Nexen, opérateur du site, qui a annoncé que les réparations nécessaires étaient terminées.
Les prix restaient très volatils dans un marché sans grands volumes d'échanges, ceux du WTI ayant ainsi glissé mardi à leur deuxième plus bas niveau quotidien depuis le début de l'année, notait de son côté Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
sm
(AWP / 25.04.2012 18h31)