Les cours se replient, le marché prudent attend les stocks US
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,96 dollars, en baisse de 82 cents par rapport à la clôture de mardi, après être descendu vers 09H45 GMT jusqu'à 117,60 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-février.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 9 cents à 104,11 dollars.
"Le Brent demeure sous la pression d'un vif regain d'inquiétudes sur la crise des dettes souveraines dans la zone euro, qui augmente la défiance des investisseurs pour les actifs jugés risqués", comme le pétrole, observaient les experts de Commerzbank.
L'Espagne est notamment dans le collimateur des investisseurs qui doutent de sa capacité à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure. Le pays a certes bénéficié d'une forte demande des marchés mardi pour une émission obligataires, mais s'est vu contrainte d'emprunter à des taux en forte hausse.
Dans le même temps, après la reprise des discussions le week-end dernier entre l'Iran et les puissances occidentales, les tensions géopolitiques qui menacent l'offre de brut au Moyen-Orient "s'apaisent quelque peu", ce qui dégonfle un peu la prime de risque sur les prix du baril, notait Commerzbank.
De son côté, le WTI résistait mieux que son homologue londonien, porté par des commentaires du Fonds monétaire international (FMI) qui a nettement relevé mardi ses prévisions de croissance des Etats-Unis en 2012.
Mais le marché new-yorkais était aussi toujours soutenu par la décision, dévoilée lundi, d'inverser dès la mi-mai le sens de l'oléoduc Seaway aux Etats-Unis, qui relie le golfe du Mexique au plus gros terminal pétrolier du pays, à Cushing (Oklahoma, sud).
"Le prix du WTI a nettement profité de cette annonce. Même si cette décision (déjà annoncée fin 2011, ndlr) n'a rien de nouveau", le fait que sa mise en oeuvre soit avancée de plusieurs semaines "a totalement accaparé l'attention des investisseurs sur le marché new-yorkais", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cette opération vise à désengorger Cushing, dont les stocks surabondants pèsent depuis plus de deux ans sur le cours du WTI, qui prend le brut texan comme référence. L'inversion du sens des flux de brut dans l'oléoduc permettra donc de transporter le pétrole de Cushing vers les complexes de raffinage du golfe du Mexique.
Pour M. Kryuchenkov, "les opérateurs seront d'autant plus attentifs au niveau actuel des stocks de Cushing" dans les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) attendus mercredi, qui sont considérés par ailleurs comme un baromètre de la consommation américaine.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 900.000 barils des stocks de brut dans l'ensemble des Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 avril. Ces stocks ont gonflé de près de 19 millions de barils sur les trois semaines précédentes.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en baisse de 1 million de barils, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 300.000 barils.
jq
(AWP / 18.04.2012 12h50)