Le brut recule à New York: initiatives mondiales pour stopper la flambée
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse mardi à New York après plusieurs initiatives internationales favorables à leur apaisement, ce que le marché interprétait comme une démarche concertée visant à empêcher que le prix élevé de l'or noir ne pèse sur la reprise.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a cédé 2,48 dollars par rapport à la clôture de lundi à 105,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 124,12 dollars, en repli de 1,59 dollar par rapport à la clôture de lundi.
"L'Arabie Saoudite a répété qu'elle allait faire ce qui était nécessaire pour palier les éventuelles problèmes d'approvisionnement au Moyen-Orient (...) et je crois que cela s'inscrit dans des efforts internationaux pour desserrer les risques d'une catastrophe pour l'économie" si l'or noir devait se maintenir à ces niveaux, a résumé Rich Ilczysyn, du site d'analyse iitraders.com.
"Des cours élevés ont le potentiel de faire dérailler l'économie et je crois que c'est très important pour le marché de prendre note de ces développements", a-t-il fait valoir.
Le gouvernement saoudien s'est en effet engagé lundi à "assurer une offre adéquate de pétrole", à "stabiliser le marché du pétrole" et à "ramener les prix à des niveaux raisonnables" pour les producteurs et les consommateurs, selon le quotidien saoudien Arab News citant le cabinet du Roi.
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, avait indiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines se tenir prête à compenser tout déficit d'approvisionnement sur le marché pétrolier, alors que les opérateurs s'inquiètent de l'impact des sanctions internationales contre l'Iran.
"Le marché commence à voir l'effet de la décision d'apaiser les cours et d'affréter plus de pétrolier vers les Etats-Unis", a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Même si de réelles perturbations advenaient dans cette région, le début du printemps dans l'hémisphère nord devrait "soulager la demande et permettre de renforcer les stocks", a fait valoir JPMorgan.
Dans le même temps, les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils allaient exempter 11 pays, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Japon, des nouvelles sanctions financières visant les institutions contribuant à l'importation de pétrole iranien, car ayant réduit de manière notable leurs achats.
Une nouvelle loi américaine, qui doit prochainement entrer en vigueur, menace de sanctions les institutions financières ayant des rapports avec la Banque centrale iranienne, qui gère généralement le commerce du pétrole. Elle s'inscrit dans le bras de fer qui oppose Washington à Téhéran dans le dossier du nucléaire iranien.
"Il ne faudrait pas être surpris d'apprendre que (le président américain) Barack Obama mène des discussions avec l'Iran (dans le cadre) de ces efforts internationaux pour faire baisser les cours du pétrole", a remarqué Rich Ilczysyn.
Autre élément indiquant une volonté mondiale de freiner la flambée des cours, la Chine a annoncé qu'elle allait procéder à la plus forte augmentation du prix de l'essence et du gazole en presque trois ans en raison des niveaux très élevés des cours du brut. Pékin est le premier consommateur d'énergie et deuxième consommateur d'or noir au monde.
"Beaucoup de ressources ont baissé quand ils ont fait cette annonce qui vise à ralentir l'économie", a dit M. Ilczysyn.
Par ailleurs, la compagnie nationale pétrolière libyenne NOC a indiqué que le pays devrait exporter près de 1,4 million de barils par jour (mbj) en avril, soit plus qu'avant la guerre civile.
"Le retour de l'offre libyenne sur le marché pétrolier, après la fin de la guerre civile à l'automne dernier, est intervenu bien plus rapidement qu'attendu", ont commenté les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 21.03.2012 06h21)