Le brut hésite, le marché est prudent face aux incertitudes économiques
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le second jour comme contrat de référence, s'échangeait à 125,45 dollars, en repli de 36 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril avançait de 49 cents à 107,55 dollars.
"A l'orée d'une semaine sans indicateur majeur, les opérateurs reconsidèrent les perspectives de l'économie mondiale, et la hausse enregistrée sur tous les marchés depuis début 2012 pourrait bien être arrivée à bout de souffle", observait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Après la Grèce, "d'autres pays de la zone euro suscitent l'inquiétude, l'économie chinoise (deuxième pays consommateur de brut, ndlr) montre des signes de ralentissement, et les opérateurs s'interrogent sur la solidité de la croissance économique aux Etats-Unis", expliquait-il.
A contre-courant d'une récente salve de statistiques encourageantes sur l'économie du principal consommateur mondial de brut, des indicateurs publiés vendredi ont montré une baisse en mars du moral des ménages américains et une stagnation de la production industrielle du pays en février.
"Le niveau élevé des cours du pétrole est devenue la menace la plus critique pour la reprise économique mondiale", estimaient de leur côté les analystes du courtier PVM.
Cependant, après avoir évolué en recul jusqu'en milieu d'échanges européens, le prix du WTI est passé dans le vert après l'ouverture du marché new-yorkais, tandis que le Brent londonien limitait ses pertes, soutenus par les craintes toujours vives d'une escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
"Le marché reste très nerveux et s'inquiète d'éventuelles perturbations de la production de pétrole", même si l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial d'or noir, "est certainement prête à grossir son offre pour compenser le manque de brut iranien", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les exportations de pétrole iranien pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de la mi-2012, du fait des sanctions internationales contre Téhéran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Un influent député iranien a réaffirmé dimanche que Téhéran ne cèderait pas d'un pouce sur son programme nucléaire qu'il affirme être à usage civil.
En raison des tensions sur l'offre mondiale de brut, les analystes de Bank of America-Merrill Lynch ont indiqué lundi avoir relevé leurs prévisions de prix pour le Brent à 118 dollars le baril (contre 110 dollars précédemment) sur l'ensemble de l'année 2012.
Par ailleurs, ils tablent désormais sur un prix moyen du WTI à 106 dollars en 2012 (contre 103 dollars précédemment).
Selon Filip Petersson, à moyen terme, le prix du Brent ne devrait pas redescendre durablement sous 125 dollars, "à moins que le niveau de la demande mondiale ne recule de façon très importante".
tt
(AWP / 19.03.2012 18h31)