En chute, mais brève - l'éventuel recours aux réserves stratégiques pèse
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 123,70 dollars, en baisse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 31 cents à 105,12 dollars.
"Les prix du baril ont lourdement trébuché après la diffusion d'informations de presse évoquant un accord de principe entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis pour mettre sur le marché des barils issus des stocks stratégiques" de ces pays, expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Vers 15H15 GMT (16H15 HEC), le Brent s'est enfoncé jusqu'à 120,97 dollars, son plus bas niveau depuis fin février, lâchant ainsi jusqu'à 4 dollars. Il a cependant promptement effacé la majorité de ses pertes dès les minutes suivantes.
A la même heure, le WTI a perdu jusqu'à 1,65 dollar avant de freiner son recul.
La possibilité de puiser du brut dans les stocks stratégiques (pour approvisionner le marché et donc faire baisser les cours du baril) "laissait envisager une action déterminante des Etats-Unis et du Royaume-Uni, à un moment où la montée des prix du pétrole menace la reprise économique" dans les pays industrialisés, expliquait Mme Sokou.
L'information a cependant été rapidement démentie, permettant au marché de limiter nettement ses pertes.
"Les informations faisant état d'un accord (entre Etats-Unis et Royaume-Uni) sont inexactes; nous consultons régulièrement les Britanniques sur les questions énergétiques et toutes les discussions que nous avons pu avoir se sont déroulées dans ce cadre", a indiqué à l'AFP un responsable de l'administration américaine ayant requis l'anonymat.
"Nous allons continuer de surveiller la situation (des marchés énergétiques, ndlr) et de consulter" le Royaume-Uni et d'autres pays, a-t-il ajouté.
En juillet et août 2011, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui regroupe les pays industrialisés, avait puisé un total de 60 millions de barils dans les réserves stratégiques de ses Etats-membres pour répondre à l'interruption de la production pétrolière en Libye. Cette décision avait contribué à faire nettement reculer les prix du pétrole.
Bien que rassérénés par une récente salve d'indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, les investisseurs redoutent un ralentissement de la demande énergétique du pays face à la hausse des prix du pétrole et du carburant.
Ainsi, l'ensemble des stocks de brut américains ont gonflé ces quatre dernières semaines, reflétant "un ralentissement inquiétant de l'activité des raffineries alors que la demande de produits pétroliers s'essouffle", notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Dans le même temps, les tensions toujours vives entre l'Iran et les pays occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de développer un programme nucléaire à visée militaire, entretiennent les inquiétudes sur l'offre mondiale d'or noir.
Ainsi, selon un rapport de l'AIE publié mercredi, les exportations de pétrole iranien pourraient être réduites d'au moins un tiers à partir de mi-2012, avec une chute comprise entre 0,8 et 1 million de barils par jour (mb/j) due aux sanctions internationales contre le pays.
ds
(AWP / 15.03.2012 18h30)