Le brut se reprend, mais la prudence demeure en attendant la Fed
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 126,48 dollars, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 82 cents à 107,16 dollars.
Après avoir lâché lundi en séance plus de 1 dollar à New York et Londres, les cours du baril regagnaient du terrain mardi, "soutenus par la bonne tenue des places boursières" et des indicateurs en Europe puis aux Etats-Unis, commentait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Ainsi, expliquait l'analyste, le nouveau bond en mars de l'indice ZEW, baromètre du moral des entrepreneurs allemands "est un signe encourageant pour les perspectives de la première économie européenne, et cela a accru l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués" comme les matières premières.
De plus, la nette progression des ventes de détail américaines, qui ont augmenté en février de 1,1%, était de nature à rasséréner encore davantage les opérateurs sur la vigueur économique des Etats-Unis, premier consommateur de brut dans le monde.
Cependant, "l'accès de faiblesse des prix du pétrole ces derniers jours pourrait être le signe que le marché est mûr pour un mouvement de correction plus prononcé", alors que s'avivent les inquiétudes sur la demande mondiale face aux cours élevés du baril, avertissait Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets.
Par ailleurs, les opérateurs restaient sur leurs gardes avant une réunion, mardi, du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, guettant tout commentaire sur un éventuel troisième programme d'assouplissement monétaire.
"Certains investisseurs espèrent que la Fed manifestera quelques signaux laissant présager d'une nouvelle aide à l'économie, même si la récente amélioration du marché du travail aux Etats-Unis a rendu moins probable cette perspective", remarquait M. Razaqzada.
"Le volume des échanges sur le marché pétrolier new-yorkais continue d'être extrêmement faible, et cela va grandement dépendre de la décision de la Fed de poursuivre ou non" ses injections de liquidités dans l'économie, susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières, soulignait de son côté Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
"Si le communiqué de la Fed est perçu comme comprenant des signaux positifs pour les marchés des matières premières, alors le marché du brut pourrait profiter d'un élan haussier momentané", estimait-il.
Dans le même temps, le marché reste soutenu par les tensions toujours vives entre l'Iran et les pays occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de développer un programme nucléaire à visée militaire.
L'Union européenne (UE) a décidé en janvier un embargo contre le brut iranien, obligeant ses pays membres à chercher des sources d'approvisionnement alternatif, ce qui alimente les tensions sur les marchés pétroliers.
rp
(AWP / 13.03.2012 18h30)