Le brut grimpe, malgré une nouvelle hausse des stocks de brut américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 102,17 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de mardi.
Il a bondi jusqu'à 102,36 dollars vers 15H40 GMT, son plus haut niveau depuis le 29 septembre 2008.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 44 cents à 91,21 dollars.
Les cours du baril, qui ont engrangé 4 dollars à Londres et 6 dollars à New-York sur les trois dernières séances, continuaient d'être soutenus par les tensions en Egypte, au lendemain d'une manifestation de plus d'un million de personnes réclamant le départ du président Hosni Moubarak.
La place Tahrir au Caire, coeur de la contestation depuis neuf jours, a été mercredi le théâtre d'affrontements entre pro et anti Hosni Moubarak faisant au moins 500 blessés, exacerbant les inquiétudes des analystes redoutant une escalade de la violence dans le pays.
L'Egypte abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed). Par ailleurs, les investisseurs craignent une contagion de la crise égyptienne à d'autres pays de la région.
"La stabilité dans le Moyen-Orient est sérieusement compromise, le régime égyptien étant un des rares à entretenir des relations avec Israël. L'évolution des évènements est largement imprévisible", relevait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Pour lui, "le prix du Brent continuera de s'échanger avec une substantielle prime de risque mais avec une volatilité potentiellement importante, aussi longtemps que les tensions en Egypte resteront fortes".
Aux Etats-Unis, une nouvelle offensive hivernale dans le centre du pays, accompagnée de fortes chutes de neige, de pluies verglaçantes et de vent en rafales, "peut également soutenir les cours du brut, c'est un signe que l'hiver n'est pas encore tout à fait terminé", et la demande en fioul de chauffage devrait rester élevée, ajoutait M. Petersson.
Dans ce contexte, le marché n'a pas pâti des chiffres hebdomadaires mitigés du département américain de l'Energie (DoE): celui-ci a fait état d'une forte progression, conforme aux prévisions, de 2,6 millions de barils des stocks de brut américain sur la semaine achevée le 28 janvier.
Sur les deux semaines précédentes, les stocks avaient déjà augmenté de 7,4 millions de barils. Les stocks d'essence ont quant à eux bondi de 6,2 millions de barils, une envolée bien plus importante qu'anticipé par les analystes.
Un détail crucial était pourtant à même de freiner l'élan haussier du marché: le terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà proche de la saturation, a vu ses réserves encore gonfler, de 600'000 barils.
Il s'agit du principal centre de stockage du pays, où est conservé le brut texan (WTI) qui sert de référence sur la place new-yorkaise.
rp
(AWP/02 février 2011 18h30)