Le brut hésite, marché sans élan avant des indicateurs américains
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 5 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le deuxième jour comme contrat de référence, grignotait quant à lui 13 cents à 98,80 dollars.
Les volumes d'échanges restaient très modérés "et vont se réduire de plus en plus, dans un marché sans élan, alors qu'on s'approche des congés de fin d'année", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, notant que, en raison du nombre restreint d'opérateurs, "le marché était très volatil".
Les investisseurs présents se montraient par ailleurs prudents avant une série d'indicateurs américains attendus jeudi, dont la troisième estimation du Produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre, et l'indicateur composite de l'activité économique des Etats-Unis en novembre.
Le marché avait été rasséréné mercredi par l'annonce d'une chute spectaculaire de 10,6 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 16 décembre, décrite par la banque Commerzbank comme la "plus forte chute hebdomadaire de ces stocks depuis février 2001".
Ce chiffre, témoignant de la résistance de la demande énergétique des Etats-Unis (premier pays consommateur de brut dans le monde), était néanmoins à considérer avec réserve, selon les analystes.
"Cette chute des stocks peut s'expliquer par la fermeture du canal maritime du port de Houston (sud du pays)", bloquant en mer certains tankers, et par les stratégies de certains raffineurs, tentés de minorer leurs stocks de brut d'ici la fin de l'année pour échapper aux taxes appliquées dans certains Etats américains, tempérait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Les prix du baril restaient par ailleurs "soutenus par les tensions géopolitiques et les craintes de perturbations sur l'offre, notamment au Kazakhstan", où des émeutes ont été violemment réprimées le week-end dernier, et en Iran, toujours sous la menace d'un embargo européen, ajoutait M. Kryuchenkov.
Ces craintes ont été renforcées mercredi par l'annonce par la compagnie anglo-néerlandaise Shell de la suspension de la production de son champs de pétrole Bonga au large du Nigeria, d'une capacité de 200.000 barils par jour, après une fuite importante.
"Cela montre de nouveau les risques pesant sur l'offre mondiale du brut léger en soufre", une qualité qu'on trouve essentiellement en Libye et au Nigeria, relevait Andrey Kryuchenkov.
cha
(AWP / 22.12.2011 12h46)