Le brut se replie à New York malgré la bonne tenue de la demande
reprise de la veille
New York - Les prix du pétrole se sont légèrement repliés mardi à New York malgré la publication de rapports haussiers sur la demande et d'indicateurs économiques solides, alors que l'offre reste abondante aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 91,38 dollars, en repli de 16 cents par rapport à vendredi.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars échangé à Londres sur l'IntercontinentalExchange a quant à lui gagné 37 cents à 97,80 dollars.
"Il y a eu une actualité plutôt haussière, et le seul élément à avoir contrebalancé ces influences est le niveau élevé des stocks à Cushing", principal terminal pétrolier aux Etats-Unis, situé dans l'Oklahoma (sud), a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.
Le terminal se retrouvait engorgé du fait de la hausse supérieure à 10% des réserves de brut depuis la mi-novembre, un problème affectant l'approvisionnement en Amérique du Nord. Les cours du Brent ont à l'inverse progressé.
Le rapport hebdomadaire sur les stocks du département américain de l'Energie était attendu jeudi, une journée plus tard que d'habitude car lundi, journée consacrée à la mémoire de Martin Luther King, était férié.
La remise en service de l'oléoduc Trans Alaska en début de semaine, après plus d'une semaine de perturbations, a également pesé sur les cours. Cet oléoduc majeur achemine depuis l'Arctique un dixième de la production américaine de brut.
Le marché pétrolier a tout de même été soutenu par le rapport mensuel du l'Agence internationale de l'énergie.
L'AIE a une nouvelle fois revu en nette hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011. Elle a toutefois prévenu que la récente montée des prix posait "un vrai risque économique", soulignant que les cours du brut ont grimpé de 25% depuis septembre après une année de relative stabilité.
"L'Opep semble sous-alimenter le marché à ses niveaux de production actuels (...) mais l'AIE est rapide à souligner que le poids de la hausse des prix du pétrole s'accroît, même s'ils restent bien inférieurs aux sommets enregistrés en 2008", ont observé les analystes de JPMorgan Global Energy Strategy.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole avait elle-même également relevé, légèrement, sa prévision de demande de brut pour 2011 lundi, soutenue par une amélioration de la conjoncture économique et un hiver rigoureux.
"On se trouve dans un marché haussier depuis un bon bout de temps maintenant, en grande partie alimenté par les attentes de sortie de récession. La tendance reste à la hausse", a estimé Tom Bentz, de BNP Paribas.
Alimentant les espoirs d'un rebond de la demande corrélé à la reprise économique, les indicateurs publiés mardi se sont révélés solides, à l'image de la forte augmentation du baromètre ZEW, qui rend compte du jugement des milieux financiers sur l'économie allemande.
Aux Etats-Unis, la hausse de l'activité industrielle dans la région de New York s'accélérait en janvier, selon l'indice "Empire State".
rp
(AWP/19 janvier 2011 06h21)