Le brut tente de se reprendre malgré les craintes sur la dette US
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 117,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 10 cents à 98,50 dollars.
"A mesure que se rapproche la date butoir pour le relèvement du plafond de la dette américaine, les investisseurs s'éloignent de certains actifs jugés risqués", dont le pétrole, soulignait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Les élus républicains et démocrates au Congrès américain doivent parvenir à un compromis avant le 2 août faute de quoi les Etats-Unis risqueraient de se trouver en défaut de paiement.
L'enlisement des discussions renforce par ailleurs la perspective d'une dégradation de la note de la dette américaine, ce qui alimente la fébrilité des opérateurs, inquiets depuis plusieurs semaines des signes de ralentissement économique du premier pays consommateur de brut dans le monde.
Le "Livre beige" de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a indiqué mercredi que le rythme de croissance du pays avait récemment ralenti, tout comme une chute inattendue des commandes de biens durables aux Etats-Unis en juin "ne sont pas de bon augure avant les chiffres du Produit intérieur brut (PIB) américain du deuxième trimestre attendus vendredi", observait M. Jakob.
"Et il ne faut pas compter sur l'Europe pour offrir un tableau plus encourageant", ajoutait-il, alors que les inquiétudes sur une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro restent vives.
Publié jeudi, l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a baissé en juillet dans la zone euro, pour le cinquième mois consécutif, un indicateur de nature à nourrir la prudence du marché.
Les prix du baril avaient par ailleurs souffert mercredi des chiffres hebdomadaires décevants du Département américain de l'Energie (DoE).
Celui-ci a fait état d'une hausse surprise de 2,3 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine achevée le 22 juillet, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendaient au contraire à une baisse de 1,4 million de barils.
Plus dépendant du marché américain, le WTI coté à New York est "davantage affecté par ces chiffres", comme par les incertitudes sur la dette américaine - ce qui contribue à creuser l'écart avec le Brent londonien, commentaient les analystes de Commerzbank.
La différence entre les deux prix de référence dépassait 20 dollars jeudi, non loin du record enregistré en juin.
Le marché du pétrole était cependant soutenu par l'apparition de la tempête tropicale Don dans le Golfe du Mexique, qui se dirigeait vers la côte du Texas selon les services météorologiques américains, et pourrait perturber la production pétrolière dans la région.
"Cela pourrait limiter le recul des cours du brut", estimait Commerzbank.
cha
(AWP / 28.07.2011 12h30)