Le pétrole en hausse, sensible à l'environnement géopolitique
Le baril de Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 1,98% à 94,65 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) américain pour livraison le même mois, est monté de 2,12% à 88,37 dollars.
Celui-ci estime que la demande mondiale de pétrole augmentera jusqu'en 2035, tirée par les pays en développement, notamment l'Indeet d'autres pays d'Afrique et d'Asie, principalement pour alimenter les transports et la pétrochimie.
Mais parallèlement, "la toile de fond géopolitique a aussi soutenu les cours", alors que la mise en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole russe approche et que le langage de Moscou se durcit.
"La Russie a accusé mardi le Royaume-Uni d'être responsable de l'attaque des gazoducs Nord Stream", qui transportent le gaz russe en Europe et qui ont subi de vastes fuites fin septembre, a relevé Matt Smith de Kpler.
L'analyste souligne que ces accusations interviennent alors que se profile la date butoir du 5 décembre à laquelle l'embargo européen sur le brut russe doit se mettre en place.
"Plus on approche de cette date, plus il y a d'incertitude et plus il y aura de tentatives de la part de la Russie pour faire monter les cours", a ajouté Matt Smith.
"Le marché souffre d'une anxiété chronique quant à l'offre de brut", a résumé Andrew Lebow de Commodity Research Group.
"Nous ne sommes qu'à cinq semaines de l'embargo européen et cela promet beaucoup de dislocation des marchés", a-t-il poursuivi.
Autre facteur ponctuel de la montée des cours mardi, selon Matt Smith, l'idée du président Joe Biden de taxer les superprofits des majors pétrolières si elles n'investissent pas davantage dans la production pour faire baisser les coûts de l'énergie. Cette démarche serait contreproductive, selon l'analyste, faisant au contraire monter les cours.
"Si Joe Biden menace de surtaxer les compagnies pétrolières, elles vont produire moins et les cours vont grimper", a-t-il jugé.
Mais pour Andrew Lebow, cette initiative de l'administration démocrate, qui a peu de chance d'être avalisée au Congrès, "est une gesticulation qui n'ira pas loin".
En revanche, selon lui, elle montre la préoccupation de l'administration quant au fait que la production américaine de brut n'est pas aussi volumineuse qu'on l'espérait pour la fin de l'année et le début de 2023.
(c) AFP