Pétrole: le rééquilibrage du marché prendra du temps (AIE)
"Le bon début observé en janvier dans la mise en oeuvre de l'accord de production de l'OPEP semble s'être maintenu", a précisé l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.
Malgré une hausse de la production de 170.000 barils par jour (bj) en février par rapport au mois précédent, à 32 millions de barils par jour (mbj), le cartel pétrolier a réalisé à 91% sa promesse de réduire son offre, après un taux de 105% (révisé en hausse) en janvier, a-t-elle détaillé.
L'Arabie saoudite est le principal moteur de cette baisse, malgré 180.000 bj supplémentaires pompés en février par rapport au mois précédent, à 9,98 mbj - un niveau qui reste toutefois inférieur au plafond du Royaume, fixé à 10,06 mbj.
La visibilité est moins bonne pour ce qui concerne les onze producteurs hors cartel, dont le plus grand producteur mondial de brut, la Russie, qui avaient décidé une baisse de 558.000 bj. Cet engagement est réalisé à 37% depuis janvier, selon une estimation provisoire de l'AIE.
Soubresaut des stocks
Au total, la production mondiale s'est élevée à 96,52 mbj en février, soit 260.000 bj de plus sur un mois, mais une baisse de 170.000 bj par rapport à l'année précédente.
Elle a été également alimentée le mois dernier par la hausse de 90.000 bj (à 57,8 mbj) observée dans les pays non-OPEP, essentiellement les Etats-Unis. Sur l'ensemble de l'année, elle est anticipée en augmentation de 400.000 bj à 58,1 mbj.
Au total, les stocks de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ont enregistré un soubresaut en janvier, pour la première fois en six mois, accusant le coup de la forte hausse de production observée avant les accords de l'automne.
Face à l'importance des stocks, qui prendront un certains temps à être absorbés, "le marché a besoin de temps pour ressentir pleinement l'impact des importantes réductions de l'offre prévues dans les accords de baisse de production", a souligné l'AIE.
Si la production se maintient à ses niveaux actuels jusqu'en juin, le marché pourrait certes accuser un déficit de 500.000 bj au premier semestre "dans l'hypothèse, bien sûr, que l'offre et la demande demeurent inchangées par ailleurs", a-t-elle estimé.
"Dans l'intervalle, la volatilité qui s'est soudainement manifestée la semaine dernière se reproduira probablement", a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne la consommation, elle est toujours attendue en hausse de 1,4 mbj à 98 mbj en 2017, après +1,6 mbj l'an dernier.
(c) AFP