Le brut évolue en ordre dispersé avant la réunion de l'Opep
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison juillet coté sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres gagnait 73 cents par rapport à la clôture de lundi, à 114,92 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de "light sweet crude" pour la même échéance cédait 75 cents pour s'établir à 98,26 dollars.
"Le marché continue d'attendre les conclusions de la réunion de l'Opep", notait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB.
L'Opep se réunit mercredi à Vienne alors que l'enlisement de la crise libyenne, la récente envolée des cours du brut, et les appels à une hausse de la production ont apporté une dose d'incertitude sur l'issue de la réunion du cartel.
L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a demandé à plusieurs reprises aux pays de l'Opep d'augmenter leur production afin d'aider la reprise économique mondiale et de contrer la récente montée des cours sur fond de tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
"Il faut que nous examinions ce que va devenir la situation sur le marché du pétrole: après le deuxième trimestre de cette année, il sera un peu tendu", a déclaré le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis Mohamed ben Dhaen al-Hamili aux journalistes à son arrivée à Vienne. Ces même pays du Golfe pourraient ainsi faire pression pour augmenter les quotas du cartel.
Cependant, "un relèvement des quotas de production de l'OPEP n'aurait qu'une portée symbolique et ne changerait pas la politique de production actuelle", qui s'établit déjà au-dessus des quotas officiels, tempéraient les analystes de Commerzbank.
De même, les analystes de Barclays Capital expliquaient qu'une hausse de 1,5 million de barils par jour ne ferait que mettre en adéquation les quotas avec le niveau de production effective de l'Opep qui en avril excédait le niveau des quotas officiels de 1,3 million de barils par jour.
Une hausse des quotas pourrait toutefois se heurter dans les négociations aux points de vue des membres les plus conservateurs du cartel, comme le Venezuela, l'Irak et l'Iran, partisans du statu quo.
Du côté de la consommation, "le marché est toujours miné par ses craintes d'une destruction de la demande" américaine, alimentée par des indicateurs économiques décevants, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Les marchés guettaient désormais l'annonce mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE) de l'état des réserves américaines pour la semaine achevée le 3 juin.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient avoir reculé de 900'000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) baissé de 400'000 barils.
Les réserves d'essence devraient pour leur part avoir progressé de 400'000 barils, un signe inquiétant alors que les Américains abordent la période des grands déplacements estivaux censée s'accompagner d'une hausse de la consommation d'essence.