Le pétrole repasse timidement dans le vert, s'installant au-dessus des 30 dollars
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 30,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance prenait 7 cents à 30,41 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui sont nettement retombés lundi après un rebond massif lors de la précédente séance, essayaient de se reprendre mardi, repassant dans le vert après avoir oscillé à proximité de l'équilibre.
Le rebond de la fin de semaine dernière aura donc été de courte durée pour le brut, rattrapé par un nouvelle vague d'aversion pour le risque et par des informations ne laissant entrevoir aucun répit aux excédents plombant le marché.
Les infortunes de l'offre excédentaire actuelle et les prises de bénéfices extrêmes (réalisées lundi) ont réduit la plupart des importants gains qui ont été réalisés la semaine dernière par le pétrole, notait pour sa part Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Selon Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets, le catalyseur du fort mouvement de vente qui a entraîné à nouveau le brut sous les 30 dollars le baril lundi est la surabondance mondiale continue d'or noir alors que l'offre américaine est vue comme un facteur exacerbant ces excédents.En outre, poursuivait l'analyste, le fait que le ministre irakien du Pétrole a annoncé que son pays avait pompé un niveau record de brut en décembre (4,13 millions de barils par jour) et comptait accélérer sa production n'a rien fait pour rassurer le marché.
La production irakienne du mois dernier représente une hausse de presque 500.000 barils par jour par rapport au mois précédent, relevaient les analystes de Commerzbank, soulignant que les investisseurs devraient en outre faire face à un afflux similaire d'or noir en provenance d'Iran dans les prochains mois.
Cela signifie que la surabondance d'offre sur le marché pétrolier sera alimentée de deux côtés à la fois, ajoutaient les analystes de Commerzbank.
Dans ce contexte, plusieurs analystes évoquaient les rumeurs de discussions au sein de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) à propos de la tenue d'une réunion d'urgence, mais également de rapprochements possibles avec la Russie sur la question des réductions de production.
Ainsi selon James Hughes, analyste chez GKFX, si des discussions entre la Russie et le cartel avaient effectivement lieu, elles montreraient qu'il y a une volonté d'agir sur le problème de la surabondance d'offre, alors que l'OPEP s'est jusqu'alors toujours refusée à amender sa stratégie consistant à inonder le marché d'or noir afin de conserver ses parts au sein de celui-ci.
Les sirènes de la contestation des pays membres et non membres de l'OPEP se font de plus en plus pressantes. Tant le secrétaire général de l'OPEP que la représentante du Koweït au sein du cartel, s'exprimant depuis des lieux différents, ont clairement indiqué hier qu'ils étaient prêts à s'asseoir autour d'une table avec les producteurs hors OPEP pour trouver une solution, expliquait David Hufton, analyste chez PVM.
Selon l'analyste, qui cite des informations de l'agence de presse russe TASS, le vice-président du géant pétrolier russe Lukoil aurait demandé au Kremlin de travailler à un accord de production avec l'OPEP.
Si cela est vrai, c'est une grande nouvelle, commentait M. Hufton.
(c) AFP