Le pétrole en hausse dans un marché fébrile à l'approche de la réunion de l'Opep
Vers 11H25 GMT (12H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 45,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 42 cents à 42,13 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir fini la semaine dans le rouge, s'affichaient en légère hausse lundi, dans un marché de plus en plus fébrile à quelques jours de la réunion semestrielle de l'Opep vendredi à Vienne, où les membres du cartel doivent décider d'abaisser ou non leur plafond de production.
C'est une semaine cruciale pour les investisseurs avec la réunion de l'Opep le 4 décembre, soulignait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
C'est à ce moment-là qu'il sera décidé ou non d'abaisser le quota théorique des 30 millions de barils par jour, ajoutait l'analyste.
La plupart des observateurs s'attendent toutefois à ce que le cartel, qui contribue largement à la déprime des cours en s'abstenant d'abaisser ses quotas et en les dépassant nettement dans les faits, s'en tienne à sa stratégie actuelle consistant à inonder le marché d'or noir pour contrer l'essor du pétrole de schiste américain et s'assurer un maintien de ses parts de marché.L'Arabie saoudite devrait faire l'objet de contestations de la part des autres membres de l'Opep lors de la réunion de cette semaine en raison du niveau élevé de sa production et de sa politique de protection de parts de marché qui est désormais considérée par certains de ses alliés comme un échec, soulignaient de leur côté Michael Van Dulken et Augustin Eden, analystes chez CMC Markets.
Mais selon ces derniers, Ryad devrait continuer à faire la sourde oreille aux conseils de ses alliés, même si ces derniers font valoir qu'étant donné la résistance dont font preuve les pays non membres du cartel dans la compétition mondiale, il serait temps de changer de tactique.
Les prix du brut sont susceptibles pour cette raison d'être soumis à une pression continue, ajoutaient-ils. De leur côté, les analystes de Commerzbank estimaient que pour que les prix du brut se reprennent sur le long terme, il faudrait que la production des pays hors-Opep décline durablement.
Par conséquent, les prix bas du brut sont en réalité souhaitables pour l'Opep actuellement, arguaient-ils.
Selon M. Dembik, les investisseurs lorgneront aussi cette semaine du côté des banques centrales alors que la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi, pourrait annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie en zone euro, en abaissant notamment ses taux directeurs, ce qui aurait pour effet de réduire encore davantage la valeur de l'euro par rapport à celle du dollar.
Or, toute appréciation du billet vert pèse sur les cours du brut, libellés en dollars, dont les achats sont rendus alors plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le dollar bénéficie en outre des attentes grandissantes de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) relever ses taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion mi-décembre, une perspective que le prochain rapport mensuel sur l'emploi américain, attendu vendredi, pourrait encore venir renforcer.
De nombreux investisseurs jugent désormais cette possible hausse de taux comme un fait acquis, ce qui a fait monter le billet vert depuis la mi-octobre car un relèvement des taux de la Fed le rendrait plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.
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(c) AFP