Le pétrole chute à New York, l'optimisme sur l'offre s'évaporant brutalement
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril, a dévissé de 2,82 dollars à 48,17 dollars le baril, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), faisant totalement oublier une tentative de rebond la veille et retombant à son niveau de fin janvier.
C'est visiblement une réaction différée aux chiffres d'hier, qui n'encourageaient en rien à la hausse, a estimé Kyle Cooper de IAF Advisors, en référence au rapport hebdomadaire du département de l'Energie (DoE) sur les réserves américaines.
Les stocks américains de brut ont encore augmenté de plus de huit millions de barils la semaine dernière, atteignant à 434,10 millions de barils leur plus haut niveau depuis novembre 1930.
Parmi les éléments en jeu, on commence à se préoccuper des effets d'une grève des raffineries américaines, entamée début février et frappant désormais un cinquième des capacités de production du pays, a rapporté Carl Larry de Frost à Sullivan. Les effectifs sont réduits, et la baisse de la demande des raffineries risque de contribuer à la hausse des stocks..
Signe particulièrement inquiétant, les réserves du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont à elles seules augmenté de 2,4 millions de barils en une semaine et de 17 millions de barils depuis le début de l'année.Toutefois, les cours ne se sont orientés dans le rouge qu'au lendemain de ces chiffres, après avoir initialement rebondi, peut-être encouragés par une baisse des stocks d'essence et de produits distillés, ou la relative stabilisation de la production, à 9,285 millions de barils par jour.
Le marché est particulièrement erratique depuis que les cours sont tombés à leur plus bas niveau en six ans à la mi-janvier, et il est très difficile de déterminer chaque jour pourquoi les cours s'orientent dans une direction ou une autre, a reconnu Kyle Cooper.
En baisse depuis juin, date à laquelle ils étaient deux fois plus élevés qu'à l'heure actuelle, les prix du pétrole ont été plombés en novembre par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de s'abstenir d'abaisser son plafond de production.