Le plongeon des prix du pétrole fait vaciller Wall Street
Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 112,83 points, à 17'483,51 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 18,26 points, à 4689,90 points.
L'indice élargi S&P 500 lâchait 0,56%, ou 11,45 points, à 2023,88 points.
Après un début en légère baisse, les indices ont creusé leurs pertes, plombés par les secteurs de l'énergie, des matières premières et des valeurs financières.
La volatilité, mesurée par l'indice VIX, dit "indice de la peur", s'affichait en nette hausse (3,49%) à des niveaux élevés (20,77).
"La nervosité s'est emparée du marché: et plus encore que le déclin des prix du pétrole, c'est la vitesse à laquelle il dérape qui fait peur", a relevé Michael James, de Wedbush Securities.
Assommés par la surabondance de l'offre mondiale en or noir face à des perspectives de demande peu vigoureuses, les prix du brut coté à New York, le WTI, évoluaient depuis jeudi sous le seuil psychologique des 60 dollars, du jamais vu depuis juillet 2009.
Ils ont perdu près de la moitié (46%) de leur valeur depuis leur dernier pic de la mi-juin et lâchaient encore plus de deux dollars vendredi.
"La révision à la baisse des perspectives de demande mondiale en 2015 par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a asséné un nouveau coup au marché", ont expliqué les analystes de Charles Schwab.
Si la perspective d'un baril de brut, et donc par ricochet d'un carburant moins cher, laissait entrevoir une consommation des ménages plus dynamique, la crainte de l'impact d'un choc trop important sur le secteur de l'énergie - qui représente 10% du S&P 500 - faisait trembler les investisseurs.
Les grandes majors pétrolières, comme ExxonMobil, Chevron et ConocoPhillips, déjà en net recul depuis l'été, accusaient de nouvelles pertes et abandonnaient respectivement 1,73% à 87,66 USD, 2,07% à 102,74 USD et 1,51% à 62,65 USD.
Plombé par cet environnement morose, le groupe de services pétroliers Halliburton (-1,26% à 37,75 USD) a annoncé qu'il allait licencier 1,25% de ses effectifs.
"On s'inquiète aussi pour tous les projets qui risquent d'être interrompus, et pour les sociétés qui les financent. Cela crée de l'incertitude et de la volatilité, et les gens se mettent à vendre", a continué Michael James.
Dans ce contexte, l'annonce d'un bond du moral des ménages américains en décembre, largement au-dessus des attentes des analystes, passait au second plan.
"On sait que toutes ces nouvelles sont bonnes pour la consommation, mais l'on s'inquiète pour tous ceux à qui elles ne bénéficient pas et qui pourraient pâtir de la chute du marché du pétrole mais que l'on n'a pas encore identifié", a poursuivi M. James.
D'autres grands noms du secteur minier et pétrolier baissaient également, des annonces de ralentissement de la production industrielle dans la zone euro, en octobre, et en Chine, en novembre, ajoutant encore au pessimisme: Freeport-McMoRan (-3,59% à 22,16 USD), BHP Billiton (-1,46% à 46,41 USD), Anadarko Petroleum (-1,71% à 73,96 USD).