Le brut retombe dans un marché nerveux, face à un rebond du dollar
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 122,40 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, reculant de 48 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 37 cents à 106,74 dollars.
Après avoir dégringolé de près de 7 dollars sur les deux premières séances de la semaine, les cours du baril s'étaient ressaisis mercredi, bénéficiant d'un affaiblissement du dollar et d'une chute spectaculaire des stocks d'essence aux Etats-Unis.
Mais les cours sont repartis en baisse jeudi, notamment pénalisés par un rebond soudain de la monnaie américaine face à l'euro, qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars.
"Il n'y a pas de direction claire pour le marché, et il faut s'attendre aujourd'hui à une forte volatilité. Etant donné le niveau élevé des cours, le risque est à la baisse", expliquait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
L'arrivée à échéance du contrat du Brent pour livraison en mai était également susceptible d'alimenter la nervosité des opérateurs.
Par ailleurs, les exportations de brut du Koweït, interrompues mercredi en raison d'une tempête de sable, ont repris jeudi, "ce qui a contribué à la faiblesse du marché", notait M. Petersson.
Cinquième producteur de l'Opep, le Koweït exporte environ 2,3 millions de barils par jour.
La parution mercredi soir du Livre Beige de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a fait état d'un renforcement général de l'environnement économique des Etats-Unis, a pu rassurer les investisseurs sur les perspectives de demande pétrolière du premier consommateur mondial, mais les tensions sur l'offre restaient vives.
"Le marché guette toujours très attentivement la situation au Nigeria et les troubles dans le monde arabe" qui risqueraient de perturber les approvisionnements de pétrole, a rappelé Filip Petersson.
En Libye, les forces rebelles ont repris la ville stratégique d'Ajdabiya (est) -à 160 km au sud de Benghazi, fief des insurgés-, théâtre de combats meurtriers ces derniers jours, mais les unités loyales au colonel Kadhafi y maintenaient leur pression.
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(AWP/14 avril 2011 13h05)